Alors que la France a validé par un décret publié au journal officiel la création d'une réserve naturelle nationale sur l'archipel des îles Glorieuses, la démarche relance le débat de l'appartenance de ces archipels situés au large de Madagascar, dont le pays revendique l'appartenance depuis 1973. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères malgache clame son opposition à la décision française.
L'appartenance des îles éparses est âprement discutée entre la France et Madagascar. L'archipel inhabité des Îles Glorieuses, situé au large de Madagascar, est sous protectorat français malgré les revendications malgaches émises depuis 1973. En officialisant la création d'une réserve naturelle nationale dans les îles éparses, la France a suscité l'opposition des autorités malgaches qui, par le biais d'un communiqué émis par le ministère des Affaires étrangères, fustige une décision « unilatérale » et « une démarche arbitraire du gouvernement français qui va à l’encontre de l’engagement des deux parties à s’abstenir de tout acte unilatéral pendant la durée des négociations pour le règlement pacifique du différend relatif aux îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India ».
La décision émise par l'exécutif français fait en réalité suite à la visite à Mayotte en 2019 du président Emmanuel Macron, qui avait alors annoncé le projet de création d'une réserve naturelle nationale sur l'ensemble de l'archipel des Glorieuses. Une annonce officialisée quelques mois plus tard lors du lancement de l'Office français de la biodiversité à Chamonix en 2020. Le 10 juin 2021, la concrétisation du projet était actée par la parution d'un décret paru au Journal officiel, comprenant la protection des terres émergées au même titre que les eaux territoriales qui y sont liées.
Une décision que le président de la République française avait qualifiée de « concrétisation phare de la stratégie nationale des aires protégées pour la prochaine décennie », s'appuyant sur les 2500 espèces recensées dans la zone, dont 20% seraient menacées d'extinctions.
Damien CHAILLOT