La question de la fin de la suppression du droit du sol à Mayotte a été au cœur de la séance aux questions au gouvernement ce mardi 13 février. La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen (Rassemblement national), la député de Mayotte Estelle Youssouffa (LIOT) et le député de La Réunion Jean-Hugues Ratenon (La France Insoumise) ont interpellé le gouvernement sur la situation à Mayotte et la récente annonce de la fin du droit du sol sur le territoire.
La séance des questions au gouvernement s'est ouverte avec Marine Le Pen. Si la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale s'est félicitée de la suppression du droit du sol à Mayotte, elle a appelé le Premier Ministre Gabriel Attal à instaurer « l'état d'urgence, et à entamer un bras de fer diplomatique avec les Comores».
« Face à la crise migratoire, nous agissons sans trembler » a répondu le Premier ministre Gabriel Attal dans l'hémicycle. Il a ajouté que «depuis 5 ans, près de 110 000 personnes ont été expulsées de Mayotte». Gabriel Attal a réitéré les annonces faites par le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin lors de son dernier déplacement à Mayotte ce week-end. En effet, ce dernier a notamment annoncé « la fin du droit du sol », « la révision stricte du droit de séjour des étrangers à Mayotte, avec notamment une baisse très importante du nombre de titres de séjour délivrés entre 80 et 90 % de moins de titres de séjour délivrés » ; l'évacuation du camp de Cavani. « Aujourd'hui, la situation de Mayotte est grave, et implique des mesures fortes et radicales... Il a été décidé par le Président de la République de proposer la fin du droit du sol à Mayotte, c'est une mesure nécessaire attendue par les élus et les Mahorais, une mesure qui doit nous permettre d'avancer» a déclaré le Premier Ministre.
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La députée de Mayotte Estelle Youssouffa a fait état du climat d'insécurité et de violence qui règne dans le département. «Nous risquons notre vie en allant à l'école, en allant faire nos courses, en allant à l'hôpital, en allant travailler. Nous sommes prisonniers chez nous. Nous nous circulons plus à Mayotte par crainte des embuscades, des bandes qui pillent et ravagent, sèment la mort à coups de machette» avant de questionner sur l'arrivée du courrier reprenant les annonces du Ministère et les renforts attendus pour rétablir l'ordre et la sécurité sur l'île paralysée depuis une vingtaine de jours.
Marie Guevenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer a rappelé la présence de de 15 gendarmes du GIGN pour prêter main forte aux forces de l'ordre sur place. « Un escadron guépard envoyé dans les prochaines semaines, un rideau de fer constitué en déployant des moyens de la Marine nationale, des drones et des radars de nouvelle génération». S'agissant du courrier actant les engagements du Ministre, la ministre déléguée Marie Guévenoux a indiqué «qu'il sera adressé ce soir », a-t-elle conclu. Ce courrier est une condition posée par le collectif des Forces Vives de l'archipel, pour la levée des barrages. Le collectif doit se réunir ce mercredi en Congrès départemental ce mercredi, avec le courrier, espère-t-il, pour décider de la suite de la mobilisation.
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