Le cyclone Chido a laissé derrière lui des montagnes de déchets, fouillés par des enfants et des adultes, évoquant des images du tiers-monde avec tous les risques sanitaires que cela implique. Face à l'urgence, des solutions rapides s'imposent ainsi qu'une refonte de la gestion des déchets pour mieux préparer l'avenir. Précisions avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Le passage du cyclone Chido a généré une quantité énorme de déchets de tous types et révélé de nombreux dépôts abandonnés. Les installations de traitement ont été fragilisées, et les déchets au sol attirent des nuisibles comme les rats et les moustiques, créant des risques sanitaires graves. Les pollutions liquides menacent les rivières et le lagon, déjà fragilisé. Le réseau EDD a rappelé les bons gestes : se procurer un bac poubelle auprès des mairies ou du Sidevam pour contenir les déchets et limiter la prolifération des nuisibles, trier ses déchets pour éviter de surcharger l’ISDND de Dzoumogné, et mettre de côté les encombrants pour les déposer à la déchetterie de Malamani ou attendre leur collecte par le service "Alo Urahafu".
Si ces recommandations sont pertinentes, il va néanmoins falloir trouver rapidement des solutions efficaces pour gérer les déchets qui s'entassent dans les zones de stockage provisoires, à l'image du terre-plein de la rocade de Mtsapéré où les déchets s'accumulent. Ceux emportés par le vent ou la pluie polluent les sols et le lagon, sans compter les odeurs nauséabondes qui s'en dégagent. Pire encore, des adultes et des enfants fouillent dans ces tas d'immondices, offrant des images dignes de pays du tiers-monde, une situation inacceptable sur un territoire français. Mais Mayotte peut-elle gérer seule un tel défi ? Le cyclone Chido a généré l'équivalent de cinq années de déchets en seulement quelques jours, réduisant la durée de vie déjà limitée de l'ISDND de Dzoumogné.
Face à ces phénomènes naturels, qui risquent de se multiplier dans les années à venir en raison du changement climatique, ne devrait-on pas rouvrir une réflexion sur la gestion des déchets du territoire ? Le rejet de l'incinérateur, décidé par principe lors de l’élaboration du plan régional de gestion des déchets il y a deux ans, ne pourrait-il pas être reconsidéré à la lumière des nouvelles données expérimentées avec Chido ? Les incinérateurs modernes, tels que ceux exploités par des experts français, équipés de filtres de nouvelle génération pour éliminer les émissions polluantes et capables de produire de l'énergie à partir des déchets incinérés, ne pourraient-ils pas finalement offrir une solution plus adaptée aux défis que Mayotte devra affronter à l’avenir ?
Par France-Mayotte Matin