Ils s’appelent Hereiti Vairaaroa, Heiura Itae-Tetaa et Kohu Barsinas. Ils ont en commun l’amour de leur territoire, la Polynésie. Par leurs start-ups lancés récemment, les trois polynésiens ont choisi de mettre en avant le patrimoine culturel en s’aidant du numérique.

Speak Tahiti-Parapau, faire revivre le reo tahitien

Heiura Itae-Tetaa a décidé de faire son rêve une réalité. Constatant que plus de 90% des langues comme le tahitien risque de disparaître à l’horizon 2100, elle lance Speak Tahiti-Paraparau Tahiti en avril 2019 dans lequel l’oralité est au coeur de l’apprentissage. Avec Speak Tahiti Parapau, ce sont des cours présentiels avec des professeurs de réo complétées par des vidéos en ligne et un kit lexical. « On a vraiment pensé la méthode dont moi j’aurais aimé apprendre le réo. Avec les cours présentiels, les vidéos et le kit lexical, c’est vraiment une manière d’apprendre la langue de manière maximale », indique Heiura Itae-Tetaa. L’innovation dans cet outil d’apprentissage repose sur des immersions, actuellement au nombre de quatre: navigation traditionnelle, fabrication de café, chant choral mais aussi des immersions culturelles. « On est convaincu que s’il y a pas un minimum de part linguisitique de la langue, cela devient difficile de l’appréhender sur le papier. On essaie déjà débloquer la parole pour pouvoir vraiment être immergé ».

Après un an d’activité, Heiura Itae-Tetaa a maintenant un autre rêve. « Speak Tahiti a pour objectif de proposer ce qui existe pour les langues anglophones, des séjours linguistiques pour apprendre l’anglais. Mon rêve aujourd’hui est de propulser des séjours linguistiques dans les familles tahitiennes » poursuit Heiura Itae-Tetaa. La jeune polynésienne mise également sur la maturité du marché de la danse traditionnelle polynésienne. « On est arrivé à une maturité du marché de la danse tahitienne où les pratiquantes désirent désormais parler et comprendre ce qu’elles dansent ».

Te Araiti, eveiller la cutlure avec le vidéomapping

Hereiti Vairaaroa a choisi comme terrain d’expression de la culture polynésienne, le vidéo mapping. Il s’agit d’une technique multimédia consistant à projeter de la lumière ou des vidéos sur des bâtiments, ou des monuments. Après des stages à Prism et à Tahiti Tourisme, elle se lance dans l’aventure de l’entrepreneuriat. C’est ainsi que naît il y a quatre mois, Te Araiti qui signifie l’Eveil. « Je souhaite que les projets que l’on porte ait du sens, soit au service de la culture polynésienne, soit au service d’une cause comme la protection de la nature par exemple ». Aujourd’hui, après deux expériences professionnelles réussies, Hereiti Vairaaroa est davantage motivée pour développer son activité.

Destination Marquises, voyage sur la « Terre des Hommes»

Après une carrière militaire, Kohu Barsinas, souhaitant participer au développement de son île, se tourne vers le tourisme. Il est l’un des fondateurs de Destination Marquises. « L’objectif de Destination Marquises est d’assurer la promotion du Fenua Enata ( La Terre des Hommes ), nom polynésien des Marquises », à travers une plateforme numérique. « Actuellement, nous développons une plateforme numérique. Cette plateforme, elle ambitionne de devenir la référence de tout l’archipel. Un site web, simple, intéractif, immersif qui proposera également de l’actualité, des infos pratiques, des bons plans ».

Sur la base des villages d’accueil, Destination Marquises propose de « vivre le quotidien des villages à travers des activités familliales et communautaires ». Les participants auront la possibilité de contribuer au développement d’un village, soit en construisant des pirogues traditionnelles, soit en participant des aménagements d’itinéraires de randonnées. « Il y a quelques semaines, nous avons construit une maison marquisienne sur un site archéologique sur l’île de Tahuata ». Destination Marquises élargit également son panel d’activités aux entrepreneurs avec des weekends et des séminaires entre autres.