Crise de l'eau : La Commission européenne prête à étudier une aide financière d’urgence pour Mayotte

La retenue colinaire de Combani, remplie à seulement 25% ©Préfet de Mayotte (Facebook)

Crise de l'eau : La Commission européenne prête à étudier une aide financière d’urgence pour Mayotte

D’après un communiqué du député européen Younous Omarjee, également président de la Commission du Développement régional (REGI) du Parlement européen, la Commission européenne s’est dite favorable à apporter une aide financière d’urgence à Mayotte, permettant notamment l’achat et la distribution gratuite d’eau.

Auditionnée ce matin par la Commission REGI, la Commission européenne, qui s’est dite « au courant et très inquiète de la crise à Mayotte », a accueilli favorablement la proposition de Younous Omarjee (La France Insoumise), d’apporter une aide d’urgence via des transferts depuis le Fonds européen de développement régional (FEDER) vers le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). Ces transferts permettraient notamment l’achat et la distribution gratuite de l’eau à Mayotte.

« L’ouverture totale de la Commission européenne à l’utilisation des fonds européens est une excellente nouvelle, face à l’urgence de la situation à Mayotte. C’est un pas immense qui est accompli. Nous attendons dans les prochains jours une décision concrète pour que face aux manquements de l’État membre, et l’absence de solutions à la hauteur de ce côté, puissent venir aider la population en souffrance, en permettant l’achat et la distribution gratuite de l’eau à toute la population mahoraise » a déclaré  Younous Omarjee, Président de la Commission REGI, avant de saluer « l’attention que la Commission européenne porte depuis des années à Mayotte et les rappels à l’ordre qu’elle adresse à la France ».

En mars dernier, l’État, autorité de gestion des fonds européens à Mayotte, s’était vu suspendre le versement des fonds FEDER et FSE, en raison de soupçons d’irrégularités et de déficiences graves non détectées par le système national concernant la vérification des marchés publics ou encore les aides de l’État, précise le communiqué du député européen. La vétusté des réseaux et le déficit de production, qui seraient responsables de la perte d’environ 30 à 40% de la production d’eau potable sur l’île, ont été dénoncés par les élus présents lors des débats, parmi lesquels les députés mahorais Estelle Youssouffa (LIOT) et Mansour Kamardine (LR). Il revient maintenant à la Commission européenne de préciser, par un règlement, les modalités de ces transferts.