Dans le sud de l’océan Indien, la perte de biodiversité s’accélère sous l’effet des activités humaines. Des récifs coralliens aux écosystèmes terrestres, les signaux d’alerte se multiplient. À Mayotte, territoire particulièrement exposé, la combinaison des pressions anthropiques fragilise durablement un patrimoine naturel exceptionnel. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
La zone sud de l’océan Indien abrite l’un des ensembles de biodiversité les plus riches au monde, avec des taux d’endémisme élevés aussi bien en milieu marin que terrestre. Pourtant, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, cette biodiversité connaît un déclin rapide, principalement sous l’effet des activités humaines. Le phénomène touche l’ensemble de la région, mais affecte Mayotte de manière particulièrement marquée. Les récifs coralliens, qui constituent un pilier des écosystèmes marins régionaux, figurent parmi les milieux les plus menacés. L’Ifremer et l’Office français de la biodiversité soulignent une dégradation continue des récifs liée à la pollution, au réchauffement des eaux et aux pressions locales. À Mayotte, plus de la moitié des récifs présentent des signes de fragilisation avancée, compromettant la reproduction des espèces et la protection naturelle du littoral.
Sur terre, la biodiversité est également mise à mal. La destruction et la fragmentation des habitats, liées à l’urbanisation rapide et souvent non planifiée, réduisent fortement les espaces naturels. À Mayotte, l’extension de l’habitat, l’exploitation des ressources forestières et les pratiques agricoles non maîtrisées figurent parmi les principales causes de disparition des espèces endémiques, selon le Comité français de l’UICN. La pression démographique accentue ces déséquilibres. L’augmentation des besoins en eau, en matériaux et en espaces constructibles se traduit par une surexploitation des milieux naturels. Les rejets d’eaux usées insuffisamment traitées et la gestion déficiente des déchets contribuent à la pollution des sols et du lagon, affectant directement la faune et la flore.
À l’échelle régionale, Madagascar, les Comores et certaines zones de La Réunion connaissent des dynamiques similaires, mêlant déforestation, artificialisation des sols et surexploitation des ressources marines. Toutefois, les scientifiques estiment que la concentration de pressions anthropiques sur un territoire restreint rend Mayotte particulièrement vulnérable.
Ce bilan met en évidence une responsabilité humaine clairement identifiée. Sans inflexion durable des politiques d’aménagement, de protection et de gestion des ressources, la perte de biodiversité dans le sud de l’océan Indien pourrait devenir irréversible, avec Mayotte comme l’un des territoires les plus exposés.
Par France-Mayotte Matin























