Biodiversité : Des recherches scientifiques commencent pour mieux connaître les tortues marines de Mayotte

© Les Naturalistes de Mayotte

Biodiversité : Des recherches scientifiques commencent pour mieux connaître les tortues marines de Mayotte

Grâce à la mobilisation des pouvoirs publics et des associations, la question de la protection des tortues marines sur notre île est prise un peu plus au sérieux. Les Naturalistes de Mayotte gère le site de ponte de Saziley et commencent à organiser des travaux de recherches...Explications avec notre partenaire France Mayotte matin

 

Ces derniers temps pouvoirs publics, associations et justice ont coordonné leur actions pour faire condamner plusieurs trafiquants de viande de tortues. Le braconnage est aujourd’hui le premier facteur de risques pour la survie des tortues, bien évidemment les pressions anthropiques ne sont pas loin derrière.Toutefois, les naturalistes de Mayotte ont bien conscience que l’amélioration des conditions de vie – survie des tortues sur nos côtes passent par de la recherche scientifique. C’est la raison pour laquelle l’association accueille en ce moment et jusqu’à la fin du mois de septembre un chercheur du CNRS, Damien Chevallier qui conduit un travail de recherche depuis Saziley pour en apprendre davantage sur les tortues qui fréquentent nos plages et en particulier celles de site exceptionnel de Saziley.

Ce travail d’analyse comporte deux phases dont une commencera mi-aout, elle visera en particulier les petits qui viennent d’éclore. « Nous allons récupérer les tortillons sortant du nid pour étudier le succès à l’éclosion et déterminer le sex-ratio. Le sexe est déterminé par la température du nid. La température pivot de 29 °C, > à 29, ce sera un male et inférieure une femelle. Les variables environnementales pourraient avoir une influence sur ce sex-ratio.
Comme les organes sexuels ne sont pas développés, on différenciera les mâles des femelles à partir de prise de sang (1 goutte prélevée). Ces petits sont trop petits pour être balisés, aucune technologie ne permet de les suivre en mer.

Avec toutes ces femelles braconnées, on a moins d’œufs, on compte en moyenne 1 tortue pour 1000 qui atteint la maturité sexuelle. « L’inquiétude est de mise » explique le chercheur avant de poursuivre « Améliorer la connaissance les protéger sur les 10 années à venir est une mission que j’aimerais porter !».  Sophie Morisseau commence une thèse au CUFR « Dynamique des plages et stratégie de ponte des tortues vertes dans un contexte d’une rapide élévation du niveau marin » C’est d'un bivouac avec les Naturalistes qu’est née cette idée. L’objectif du travail : Comprendre le lien entre la dynamique des plages et la nidification des tortues vertes dans le contexte d’enfoncement de l’île lié à la naissance du volcan. Volcan qui a créé une élévation du niveau marin dite relative. A certains endroits de Mayotte, les plages se sont enfoncées de 20 cm. « Cratères enhaut de plage, baobabs déracinés, j’ai trouvé ce paysage très impressionnant et ai cherché à comprendre les interactions entre ces plages mouvantes et la nidification des tortues, primordiale pour la survie de l’espèce. Il y a 1 an, avec Matthieu Janson, mon encadrant de stage, nous avons écrit le sujet, trouvé des chercheurs. Le Parc marin et la DEAL nous ont soutenus. » explique la jeune chercheuse de 24 ans.

Ces travaux de recherche sont indispensables pour améliorer les connaissances sur ces animaux finalement si méconnus. Ces travaux sont essentielspour garder en tension les acteurs publics que le sujet de la protection des tortues. En effet tant de sujets sont importants sur notre île que lesannonces régulières relatives aux recherches permettent au sujet de rester une priorité. Mayotte avance !


Anne Constance