Lors du bilan d’étape du CIOM pour Mayotte, le ministre a assuré aux élus locaux la poursuite du nouveau projet de loi Mayotte. Philippe Vigier est attendu sur place la semaine prochaine pour avancer sur ce sujet mais aussi faire le point sur la situation de l’eau sur l’île.
Une arlésienne. Déjà proposé sous Sébastien Lecornu, le projet de loi Mayotte, qui avait à l’époque échoué, a été remis sur la table des négociations début 2023. « Cette loi n’est pas encore programmée mais nous y travaillons » a déclaré Philippe Vigier qui souhaite « un texte qui soit à la hauteur des ambitions de ce territoire ». Sur l’eau, le ministre évoque « un point précis » lors de sa prochaine visite sur l’île. « On accélère sur les travaux (…) pour qu’on puisse enfin à l’échéance du printemps 2025 sortir avec une eau qui coule en permanence » a-t-il assuré.
« Il y a eu quelques étapes franchies, du travail effectué mais il reste beaucoup à faire pour le territoire » a réagi le président du Département Ben Issa Ousseni, qui cite les nombreux sujets évoqués lors des discussions avec le ministre : « l’octroi de mer, de l’éducation, de la cherté de la vie, de la santé, de l’eau, le développement du territoire ». « Nous demandons aujourd’hui des constructions d’unités de désalinisation pour les hôtels, des systèmes hydrauliques pour l’agriculture ».
Demandant également la « convergence des droits et l’alignement des minimas sociaux », le président du Département a aussi beaucoup évoqué l’immigration clandestine qui « plombe le fonctionnement, le quotidien des mahorais ». « 91% de la population qui fréquente les PMI sont des non-assurés sociaux », pour un coût de « 80 millions d’euros sur un budget global de fonctionnement qui tourne autour de 380 millions d’euros ». À ce sujet, il demande un renforcement des contrôles des frontières, le durcissement des régularisations et la fin du titre de séjour territorialisé.
Pour le sénateur Thani Mohamed Soilihi, « il est inutile de parler de politique publique si on ne sait pas pour combien de personnes on va le faire. Là-dessus, nous nous sommes fait entendre ». « Le ministre va enclencher les réponses et prendre contact avec l’INSEE pour que toutes les questions trouvent une réponse », a-t-il déclaré. Le sénateur RDPI « reste optimiste pour l’avenir » : « Je ne vois pourquoi les sujets sur lesquels nous avons débattu, insisté, ne seraient pas pris en compte » a-t-il ajouté, estimant que « pour Mayotte, il y a deux voies : la loi Mayotte qui devrait arriver prochainement et la voie du CIOM ». Toujours selon le sénateur, la « continuité territoriale rime avec piste longue. C’est quelque chose qui conditionne notre désenclavement et notre développement ». Une réunion à ce sujet devrait avoir lieu la semaine prochaine durant la visite du ministre.