Aérien – La Réunion : Après l’avis favorable de la commission de sécurité, la Nouvelle Aérogare Arrivée est passée côté piste

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Aérien – La Réunion : Après l’avis favorable de la commission de sécurité, la Nouvelle Aérogare Arrivée est passée côté piste

L’avis favorable de la commission de sécurité en poche, l’aéroport La Réunion Roland Garros a effectué le passage côté piste de sa Nouvelle Aérogare Arrivée. Une procédure réglementée répondant à des obligations internationales liées à la sûreté d’un aéroport. 

Il y a deux semaines, une commission de sécurité s’est penchée sur la Nouvelle Aérogare Arrivée. Il s’agissait notamment pour la Préfecture, les pompiers ou encore les services communaux concernés d’examiner la sécurité au sein de la nouvelle infrastructure. Avec un avis favorable à l’issue de cet examen, la direction de l’aéroport a pu entamer le passage côté piste de sa Nouvelle Aérogare Arrivée. 

Les aéroports sont des lieux posant des enjeux de sécurité et de sûreté qui se sont accrues au fil des décennies. Pour les rationnaliser, on établit différentes zones dans un aéroport. Les deux principales : le « côté ville » et le « côté piste ». Le côté ville est la première zone de contact entre la « ville » et l’aéroport. Elle recouvre des espaces tels que les parkings, l’accueil, l’espace commercial, les banques d’enregistrement, … Il s’agit d’une zone publique où chacun peut circuler librement, passagers ou pas. On y ajoute également la salle d’arrivée, une zone côté ville mais à accès réglementé.  

Le « côté piste », n’est accessible qu’aux personnes autorisées qui justifient d’une nécessité d’accès. Les catégories de personnes autorisées sont, entre autres, les personnels aéroportuaires titulaires d’un Titre de Circulation Aéroportuaire (TCA), les passagers titulaires d’une carte d’embarquement et les membres d’équipages titulaires d’une carte de membre d’équipages. L’accès en zone côté piste se fait à l’issue des contrôles de sûreté, assuré par les agents de sûreté aéroportuaire au Poste d’Inspection Filtrage (PIF). 

La salle d'arrivée pour les passagers débarquant sur l'île. Une zone côté ville mais à accès réglementé ©Outremers360 

Dans le cadre de leurs activités, les personnels aéroportuaires ont un accès à l’ensemble du côté piste contrairement aux passagers et membres d’équipages qui n’ont accès qu’aux aéronefs via des cheminements spécifiques qui leurs sont dédiés.  Concernant la Nouvelle Aérogare Arrivée de La Réunion, c’est surtout la zone de tri bagage qui est concernée par ce basculement. 

Jusqu’à très récemment, la Nouvelle Aérogare Arrivée, en chantier, se trouvait « côté ville », bien que réservée aux prestataires engagés dans sa construction. Séparée du « côté piste » de l’aéroport Roland Garros, les ouvriers pouvaient aller et venir sans se prémunir d’un titre d’accès. « Le chantier était en zone côté ville pour simplifier les choses, pour que ça se passe dans les meilleures conditions et pour que les ouvriers soient tranquilles » a expliqué à la rédaction un responsable de la sûreté aéroportuaire. Le principal du gros œuvre étant achevé et l’avis favorable de la commission de sécurité ayant été octroyé, ce passage côté piste est une nouvelle étape vers la mise en service et l’accueil des passagers de la Nouvelle Aérogare Arrivée. 

« Pour permettre cette bascule en zone côté piste, on doit stériliser toute la zone » poursuit le responsable. « C'est d’une part, vérifier que la nouvelle ligne frontière, dont toute la partie des infrastructures bâtimentaires et de la clôture répondent aux attendus de  la réglementation OACI et européenne (…). Et ensuite que dans toute la zone de chantier qui bascule, il n'y a pas d'article prohibé, interdit, sauf autorisation ». Et pour mener à bien la stérilisation de la zone, la direction de l’aéroport fait appel à des « agents de sûreté formés, donc des personnes physiques, qui vont faire des contrôles visuels et des fouilles manuelles, ouvrir des cartons, ouvrir des placards, ouvrir des portes, des trappes, … pour rechercher les articles physiques ». 

Dans le nouveau bâtiment, c'est surtout le tri-bagage, au niveau 0, qui était concerné par ce passage côté piste ©Outremers360 

La sûreté fait également appel à une brigade cynophile, des chiens plus précisément, « à la recherche d'un système explosif qui auraient pu être caché ». « On vérifie tout » martèle-t-il, intérieur et extérieur. Une opération peigne fin, en présence de la DGAC, des services de l’État ou encore de la Gendarmerie transports aériens (GTA). « Il faut comprendre que le moindre objet qui traînerait et qui serait utilisé à des fins malveillantes peut avoir des conséquences catastrophiques ». Les agents vérifient également les lignes, les clôtures, les points de passages et de séparations entre le côté ville et le côté piste. 

Une fois le processus validé par la DGAC, « la zone basculera en zone côté piste et pour y accéder, les ouvriers devront passer par un poste d'accès et se faire contrôler, tout comme les véhicules, les marchandises ».