Abal-Kassim Cheik Ahamed, président de l’Université de Mayotte, reçoit le titre de Docteur Honoris Causa à Dakar

©Université de Mayotte

Abal-Kassim Cheik Ahamed, président de l’Université de Mayotte, reçoit le titre de Docteur Honoris Causa à Dakar

La deuxième édition de la remise des titres de Docteur Honoris Causa organisée par le CVPT Éducation Tunis et l’Institut Africain de Recherche Pluridisciplinaire Appliquée (IARPA) s’est tenue le 19 novembre 2025 à Dakar. Parmi les récipiendaires figure Abal-Kassim Cheik Ahamed, président de l’Université de Mayotte, le plus jeune Président d’Université de France.

Ce titre honorifique, présenté comme « le plus prestigieux décerné par une université ou une institution académique à une personnalité dont le parcours, les réalisations ou l’engagement ont contribué de manière exceptionnelle à la science, à la culture, à l’éducation ou à la société », distingue des parcours considérés comme remarquables. La première édition, organisée à Abidjan en 2024, avait honoré des ministres, responsables publics et figures intellectuelles africaines.

La cérémonie s’est déroulée dans le cadre du colloque « Innovation et Développement Durable en Afrique : Perspectives Multidisciplinaires », organisé à l’hôtel Azalaï de Dakar les 18 et 19 novembre 2025. L’Université de Mayotte y participait en tant que partenaire. L’événement rassemblait chercheurs, experts et décideurs autour des enjeux d’innovation inclusive, de technologies durables, d’économie sociale ou encore de gouvernance climatique.

Selon le communiqué, le choix porté sur Abal-Kassim Cheik Ahamed repose sur son parcours universitaire et sur ses responsabilités successives au CUFR puis à l’Université de Mayotte. Docteur en mathématiques appliquées et informatique depuis 2015, il a exercé comme enseignant dans divers établissements avant d’être recruté maître de conférences à Mayotte en 2017. Il y a occupé plusieurs fonctions administratives, jusqu’à sa nomination à la présidence de l’Université de Mayotte en janvier 2024.

Lors de la remise des insignes, Abal-Kassim Cheik Ahamed a déclaré : « C’est un honneur qui dépasse ma personne : il s’adresse à une communauté entière - celle de Mayotte, de son université, et de tous les territoires qui font le pari du savoir comme levier de transformation. Je viens d’une île du canal du Mozambique, modeste par sa taille, mais vaste par son ambition. À Mayotte, nous avons choisi de bâtir une université née d’un rêve collectif, une université qui n’hérite pas, mais qui créé. Une université qui relie la science et la société, la culture et la connaissance, le local et l’universel. Une université jeune, audacieuse et tournée vers le monde, qui porte la conviction que le savoir peut-être un acte de transformation ».

Il a également affirmé que l’établissement poursuit son engagement scientifique à l’échelle régionale et internationale : « Nous devons repenser le monde, non pas en le reproduisant, mais en le réinventant avec la jeunesse africaine. L’Afrique n’est pas seulement le continent de demain, elle est le laboratoire vivant de l’avenir de l’humanité, celui où s’expérimentent la résilience, l’invention et la fraternité. Elle porte en elle les solutions que d’autres cherchent encore : une écologie du lien, une économie de solidarité, et une spiritualité de la responsabilité. C’est cette vision que je défends à Mayotte : celle d’un écosystème éducatif du canal du Mozambique, reliant les universités de Madagascar, de Tanzanie, du Kenya, du Mozambique, d’Afrique du Sud et des Seychelles, pour faire émerger un espace de recherche et d’innovation partagée entre les peuples de l’océan Indien. Un espace qui relie les rives et refuse les fractures. Être aujourd’hui le plus jeune président d’université de France, issu d’un territoire ultramarin, n’est pas un aboutissement personnel, c’est la preuve que la jeunesse africaine, dans toute sa diversité, peut et doit prendre en main l’avenir du monde ».