À la découverte du patrimoine de Mayotte : L’Éco-musée du sel de Bandrélé

À la découverte du patrimoine de Mayotte : L’Éco-musée du sel de Bandrélé

À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Toute la semaine, Outremers360 vous emmène à l’île aux parfums, Mayotte, et fait un zoom sur l’écomusée du sel sur la commune de Bandrélé.

Un espace à ciel ouvert, tout en bordure de mangrove, qui vit au gré des marées depuis des générations. En partenariat avec l'association des Marnas Shingos et la Direction culturelle du département, le site, ouvert il y a 20 ans, est dédié exclusivement à valoriser cette pratique féminine ancestrale, qui se transmet de mère en fille.

En utilisant une technique ancienne, les mamas Shingo, ou mamans du sel en Shimaoré, récupèrent le sel et procèdent à la concentration d'une saumure, puis au séchage de celle-ci à l’aide de la chaleur d'un feu de bois. Les saunières apportent ainsi du sel de qualité bio, sur Mayotte.

L’écomusée du sel de Bandrélé accueille ses visiteurs de mai à novembre. Les mamans Shingos sont ainsi fières de montrer et expliquer chaque étape de cette fabrication artisanale : le ramassage du limon, la réalisation de monticule de cette matière grâce à une noix de coco coupée en deux, la filtration du limon dans des bassines trouées pour obtenir un liquide concentré en sel, et enfin l’évaporation du liquide, pour laisser apparaître un sel extrêmement blanc.

Le sel de Bandrélé est une ressource naturelle propre à Mayotte. Son exploitation est pratiquée à partir du limon, une boue argilo-sableuse. Son littoral se constitue, effectivement, d’une plage qui est coupée par une mangrove. Celle-ci est d’ailleurs submersible lors des grandes marées. C’est après le passage de l’eau, que la plaine dispose de cette couche de limon.

Ainsi, durant la saison sèche, depuis des générations, les femmes viennent gratter cette boue pour en récolter le sel. En revanche, durant la saison des pluies, la production de sel s’arrête. Les saunières se mettent alors à vendre leur récolte, avant de recommencer cette culture ancestrale. 

Autrefois, le sel de Bandrélé alimentait toute l’île de Mayotte. D’ailleurs, les habitants de la région s’en servent encore, mais il n’est plus exporté. Il reste, néanmoins, reconnu sur toute l’île grâce à l’ouverture de son musée depuis 20 ans, et à ses grandes dames

M.M

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