D’après le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMI), la Guyane est le département où le nombre de femmes victimes enregistrées pour 1000 habitantes est le plus élevé en 2021, à l’échelle nationale. À La Réunion et en Guadeloupe, ce taux est également élevé.
La Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, La Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot et Garonne sont les départements où le nombre de femmes victimes enregistrées pour 1000 habitantes est le plus élevé, indique le SSMI. Plus en détail, on retrouve 3 des 5 départements d’Outre-mer parmi les 10 départements enregistrant un taux supérieur à 10 (pour 1 000 habitantes) : 12,7 pour la Guyane, taux le plus élevé de tout le territoire, 11 pour La Réunion et 10,3 pour la Guadeloupe. La moyenne nationale est de 8,4.
Concernant Mayotte, le taux figure parmi les plus faibles enregistrés dans toute la France (6,3 pour 1 000) ? C’est toutefois illustratif du décalage qui peut être constaté entre victimes enregistrées par les forces de sécurité et victimation estimée par les enquêtes en population générale. L’enquête CVS menée en 2020 à Mayotte fait en effet apparaître une fréquence des violences sexuelles et au sein du ménage près de deux fois supérieure à celle observée dans l’Hexagone (Grangé, 2021).
En France en 2021 (Hexagone et DROM), les services de sécurité ont enregistré 208 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une augmentation de 21 % par rapport à 2020. Le nombre d’enregistrements a pratiquement doublé depuis 2016, dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie. Ainsi, la part des faits anciens (commis avant leur année d’enregistrement) est passée de 18 % en 2016 à 28 % en 2021.
Comme les années précédentes, il s’agit essentiellement de violences physiques, et la grande majorité des victimes sont des femmes (87 %) quand 89 % des mis en cause enregistrés en 2021 pour violences conjugales sont des hommes. Les victimes de violences conjugales signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis. Ainsi, d'après l'enquête de victimation Genese, moins d’une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte en 2020.