Vie chère en Martinique : Serge Letchimy a reçu et consulté les syndicats sur la future loi de programmation et d'orientation

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Vie chère en Martinique : Serge Letchimy a reçu et consulté les syndicats sur la future loi de programmation et d'orientation

Serge Letchimy a reçu les syndicats et les socio-professionnels à la CTM vendredi 8 novembre. À l'ordre du jour : la future loi de programmation et d'orientation qu’il a négociée lors de sa rencontre avec Michel Barnier. Les syndicats devront revenir d’ici 15 jours vers le président du conseil exécutif avec des propositions concrètes, qu'il transmettra ensuite au Premier Ministre. Précisions avec notre partenaire RCI Martinique.
 

Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique a réuni les syndicats à la CTM vendredi 8 novembre, pour les consulter sur la future Loi de programmation et d'orientation qu'il a négociée lors de sa rencontre avec Michel Barnier, le Premier Ministre.
L'idée de cette loi est de garantir la pérennité des décisions prises lors des tables rondes contre la Vie Chère : comme la TVA à 0% ou encore la Continuité Territoriale. Il s’agit aussi d'inscrire dans le marbre des moyens concrets pour garantir l'autonomie alimentaire ou encore la rénovation des bâtiments scolaires et des hôpitaux.

Serge Letchimy s’en explique : «On a demandé, voire exigé une Loi de programmation et d'orientation pour qu'on puisse dessiner une perspective de modification structurelle du modèle économique, qui est le modèle de comptoir, à un modèle beaucoup plus moderne, plus démocratique, plus ouvert et avec moins de « profitations ». En ce sens, nous avons demandé aux syndicats de nous faire des propositions. Dans 15 jours, on va se revoir parce que monsieur Barnier a donné verbalement son feu vert. Nous attendons bien sûr que ces propositions soient extrêmement concrètes pour que ce projet de loi, du gouvernement, soit présenté à l'Assemblée nationale, en reprenant nos propositions. Il ne faut pas faire un coup d'épée dans l'eau. Vous baissez les prix de 20, 30, 40%, et puis, quatre semaines après, les choses repartent à la hausse. Il faut se garantir de la pérennité des décisions prises. On a obtenu la Continuité Territoriale dans le principe, mais ce n'est pas acté par la loi. On a obtenu la TVA à taux zéro, mais il faut que ce soit durable, etc. Il faut que ce soit dans le marbre.»

Sur les mesures concernant la suppression de l'Octroi de Mer sur 54 familles de produits, il a assuré que les communes ne perdraient rien. « Si c'est le cas, on arrête », a-t-il soutenu. Au cours de cette réunion, le président du conseil exécutif a également exprimé ses inquiétudes quant au trafic d’armes et au trafic de stupéfiants qui gangrènent l’île.
Pour lui, les moyens déployés par l’Etat ne sont pas à la hauteur de ceux des organisations criminelles.

Des syndicats mitigés

Valérie Vertale-Loriot, secrétaire académique du SNES-FSU, a réagi à l’issue de la rencontre et évoqué ses préoccupations pour la jeunesse. «C'est quelque chose d'extrêmement positif aujourd'hui d'avoir pu réunir les organisations syndicales, tout simplement parce que nous sommes élus par les personnels et que nous avons notre mot à dire sur tout ce qui se passe en Martinique concernant la vie chère. En tout cas, le message de la FSU a été essentiellement un message autour de l'éducation et de la jeunesse, parce qu'on s'est rendu compte aussi qu'il y avait eu un certain nombre de dérives et de jeunes qui étaient aussi sur les barrages avec des phénomènes extrêmement violents et qu'il fallait aussi que l'on se dise les choses. Il y a quand même un certain échec en ce qui concerne l'éducation et il faut, à l'intérieur de cette loi programme qui a été proposée par le président de la collectivité, qu'on puisse aussi mettre un certain nombre de choses qui nous permettraient de mieux faire dans l'éducation, d'arrêter les suppressions de postes, par exemple, parce qu'il faut un encadrement suffisant. Il faut remettre l'éducation au centre du système pour que nos jeunes ne soient plus attirés par les violences urbaines, mais qu'ils soient plutôt attirés par l'éducation et par les connaissances.»

Pour d’autres syndicalistes, le projet de loi évoqué hier n’annonce rien de bon. C’est l’avis de Gabriel Jean-Marie, Secrétaire Général de la CGTM. «Le président de la CTM voulait exposer un plan. Nous sommes venus, nous l'avons écouté. Toutes les organisations invitées se sont exprimées. Nous, nous avons simplement dit que nous allons attendre sa fameuse proposition de texte. Nous verrons, mais nous avons rappelé quel est notre positionnement. Notre organisation syndicale défend les salariés et rien que les salariés. Nous défendons ceux qui produisent, ceux qui font fonctionner la société, qui sont les plus mal servis. Ce projet de loi, dont on ne connaît pas le contenu précis, ne sera certainement pas fait dans l'intérêt du monde du travail. Il voudra préserver les intérêts connus qui sont justement responsables de cette situation de la vie chère. Donc, il est fort peu probable qu'on adhère à quelque chose qui n'ira pas dans le sens de ce que nous voulons.»


 

Par RCI Martinique