En mission à Paris, le président du Département de La Réunion s’est entretenu ce mardi avec le ministre des Solidarités, Paul Christophe, chargé également de l’Autonomie. L’occasion d’alerter sur le manque de structures d’accueil pour les personnes âgées sur l’île et de demander des « solutions innovantes et volontaristes » pour La Réunion et l’ensemble des Outre-mer.
Face au vieillissement de la population, Cyrille Melchior tire la sonnette d’alarme. « Si on ne trouve pas de nouveaux modes de financement pour accompagner les personnes âgées, nous allons au-devant de grandes difficultés », prévient le président du Département. L’entretien avec le ministre des Solidarités et de la Santé intervient quelques jours après les assises du bien vieillir sur l’île.
« Nous avons des retards en termes de place dans les structures d'accueil (…), nos populations âgées vivent souvent dans la précarité (…). Il nous faut des solutions innovantes et volontaristes » et « de nouveaux moyens de financement pour accompagner tous les départements d'Outre-mer pour que nous puissions relever le défi du vieillissement et du bien vieillir » a-t-il plaidé. S’il ne part pas, pour l’heure, avec des annonces concrètes, Cyrille Melchior estime « avoir été entendu » par le ministre.
Ce sujet du vieillissement avait déjà été évoqué, plus tôt, avec un collaborateur du Premier ministre à Matignon. Mais pas que, Cyrille Melchior a aussi évoqué l’insertion des jeunes en difficulté et l'accompagnement des personnes vivant avec un handicap. « Des domaines à caractère social, parce que c'est là le cœur de nos missions au Département : l'accompagnement social des plus vulnérables ». Sur ces deux sujets, Cyrille Melchior attend des « mesures pour que la réunion soit là aussi exemplaire en matière d'accompagnement social des jeunes ».
« Nous avons évoqué aussi les sujets de la transition écologique. J'ai demandé la mise en place d'un contrat de projet pour que l'Union européenne puisse financer les actions que nous menons sur place pour lutter contre les espèces invasives, la protection de la biodiversité, la protection de l'environnement, la protection des espaces sensibles. J'ai demandé que les Outre-mer et La Réunion puissent bénéficier d'un meilleur accompagnement de l'Union européenne » a-t-il aussi expliqué, assurant avoir là aussi « une oreille attentive » des équipes du Premier ministre.
Pour la suite de son déplacement à Paris, Cyrille Melchior doit se rendre demain à Angers avec les autres président(e)s de Départements « discuter de tous les sujets qui relèvent des difficultés des départements, notamment parce que nous avons de vrais problèmes budgétaires ». « Quand j'entends que l'État rencontre des problèmes d'équilibre budgétaire, cela se répercute sur les Départements de France » s’inquiète le président, qui entend avec ses homologues « dire au gouvernement quelles sont nos attentes, non pas pour nous-mêmes, mais pour nos populations ».
Cyrille Melchior doit aussi, plus tard dans la semaine, s’entretenir avec le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet « pour là aussi aborder tous les sujets d'action sociale, mais aussi d'autres sujets tels que l'accompagnement des financements du Ministère sur nos routes, sur nos projets d'insertion et tout un tas d'autres sujets qui concernent l'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens à La Réunion, mais aussi dans les autres Outre-mer ».
Sujet incontournable qui a gravement détérioré le climat social en Martinique, Cyrille Melchior souhaite aussi évoquer le coût de la vie, alors que La Réunion, comme l’ensemble des territoires, n’échappe pas à la problématique des prix bien plus élevés, malgré l’instauration du « Bouclier qualité prix ».
« Je vais demander à ce qu'il y ait des améliorations pour que ce bouclier s'applique à beaucoup plus de produits, et qu'un travail particulier soit fait par le préfet pour, lorsqu'il y a des situations abusives avec des prix anormalement élevés sur certains produits, que les préfets puissent agir au titre de la répression des fraudes pour lutter contre ces situations abusives en matière de formation des prix à La Réunion », a conclu le président du Département.