Portée par l’organisation SMILO, basée à Marseille, avec l’appui du GLISPA et de Island Innovation, « l’alliance des petites îles : gardiennes de l’océan » a été créée ce jeudi dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur l’Océan. Une alliance qui a pour ambition de souligner « l’engagement des territoires insulaires dans la préservation de leur environnement et le développement durable » et de « renforcer la résilience insulaire face à la triple crise planétaire : changement climatique, pollution et perte de biodiversité ».
« Cette initiative rassemble des territoires et réseaux insulaires afin de mettre en lumière le rôle crucial qu’ils jouent dans la gestion des zones marines protégées, la conservation de la biodiversité et la résilience face aux changements climatiques » précise l’organisation. « L’alliance vise à mutualiser les connaissances locales, encourager la conservation menée par les communautés et favoriser le soutien international ».
Pour le directeur de SMILO, Sylvain Petit, « les petites îles (…) détiennent une sagesse immense ». « L’Alliance des petites îles a pour objectif de protéger ces espaces marins, qui sont à la fois des sanctuaires de biodiversité, des lieux de transmission culturelle et des piliers pour les communautés qui y vivent ». Toujours d’après l’organisation, « l’alliance met en avant le rôle essentiel de plus de 150 000 petites îles à travers le monde, souvent en première ligne face aux impacts du changement climatique. Ces territoires, véritables laboratoires d’innovation et de résilience, participent activement à la gestion écologique et au développement de modes de vie durables ».
Selon Island Innovation et GLISPA, l’alliance se veut aussi un facilitateur entre les « décideurs », les « parties prenantes » et les îles, « directement impactées » mais « isolées ». « Si vous êtes à New York, Londres ou Bruxelles, il est relativement simple de rassembler des décideurs. Mais pour les communautés insulaires, souvent isolées, il est beaucoup plus difficile d’accéder aux forums de décision mondiaux », explique James Ellsmoor, directeur exécutif de Island Innovation.
« Si vous êtes à Nukuʻalofa, Mahé ou Bridgetown, comment participez-vous aux discussions mondiales ? » s’interroge Kate Brown, directrice exécutive du Partenariat mondial pour les îles (GLISPA). « Ce sont des communautés directement impactées par le changement climatique, qui développent des solutions pouvant être reproduites ailleurs, mais elles disposent de beaucoup moins d’opportunités pour rencontrer les parties prenantes concernées. C’est là que l’alliance intervient. »
L’alliance dit avoir défini « 13 actions prioritaires », notamment l’intégration des connaissances traditionnelles dans la gestion des zones marines et autres zones protégées ; l’élargissement de l’’accès au financement et aux ressources techniques ; la promotion des compétences bleues et la recherche menée par les communautés ; la mise en avant des solutions basées sur la nature et la planification spatiale maritime ; l’augmentation de la visibilité des efforts de conservation des micro-îles dans les médias internationaux.
« Ce programme s’aligne avec l’Objectif 3 du Cadre mondial pour la biodiversité, visant à protéger 30 % des zones terrestres et marines de la planète d’ici 2030, et soutient la création d’autres mesures efficaces de conservation basées sur des zones (OECMs) » ajoute SMILO. « Les îles font face à des défis complexes, mais avec les bonnes collaborations et stratégies, elles peuvent ouvrir la voie aux efforts mondiaux de durabilité », a ajouté Kate Brown. « De la résilience climatique à la protection de la biodiversité, les îles sont à l’avant-garde de solutions innovantes, et elles ont beaucoup à enseigner au monde ».
« L’alliance des petites îles : gardiennes de l’océan invite les gouvernements, la société civile, les bailleurs de fonds, les chercheurs et les médias à soutenir les communautés insulaires. En favorisant la solidarité et la collaboration, l’alliance vise à devenir une plateforme d’innovation partagée, de résilience et de protection des océans » a-t-elle conclu.