Dans le cadre de l’UNOC-3, jeudi 12 juin, les gouvernements des Îles Salomon et du Vanuatu ont annoncé leur intention de constituer la Melanesian Ocean Reserve avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, afin de sauvegarder les eaux ancestrales, les terres et les peuples du sud-ouest du Pacifique. La zone est l’une des régions marines les plus riches en biodiversité au monde. La Nouvelle-Calédonie pourrait également la rejoindre selon le communiqué fournit par l'organisation Islands Knowledge Institute. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
La Melanesian Ocean Reserve (réserve océanique mélanésienne) sera la première réserve océanique multinationale dirigée par des autochtones. Une fois achevée, elle devrait s'étendre sur au moins 6 millions de km2, soit une zone aussi vaste que la forêt amazonienne, et englober les eaux nationales des îles Salomon, du Vanuatu et a priori celles de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et être reliée aux eaux déjà protégées de la ZEE calédonienne, annonce un communiqué du think tank Islands Knowledge Institute du 12 juin.
« Les peuples de Mélanésie sont les gardiens les plus sages »
« Depuis des millénaires, les peuples autochtones de Mélanésie sont les gardiens les plus sages et les plus efficaces de ces eaux sacrées. C’est pourquoi les gouvernements mélanésiens unissent leurs forces pour créer une réserve océanique sans précédent qui respecte nos identités, nos moyens de subsistance et nos liens spirituels », a déclaré le Premier ministre des Îles Salomon, Jeremiah Manele.

« L’un des objectifs est d’établir ce corridor transfrontalier d’espace océanique géré traditionnellement entre nos pays », a renchéri le ministre de l’environnement de Vanuatu, Ralph Regenvanu. « La réserve océanique mélanésienne donnera aux gouvernements et aux peuples de Mélanésie la possibilité de faire beaucoup plus pour protéger nos eaux ancestrales de ceux qui les extraient et les exploitent sans se soucier de notre planète et de ses êtres vivants. Nous espérons que notre gestion autochtone de cette vaste réserve créera une dynamique pour des initiatives similaires dans le monde entier ».
Les Îles Salomon et le Vanuatu n’autoriseront dans ces eaux que des activités économiques durables et conformes aux valeurs autochtones.
La Nouvelle-Calédonie pourrait rejoindre la réserve
Si l’annonce officielle a été faite par les gouvernements de ces deux États insulaires, ceux de Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Nouvelle-Calédonie prévoient de rejoindre la réserve océanique mélanésienne.
Cette dernière est le fruit du travail de deux dirigeants qui ont commencé à esquisser le projet lors de la réunion de la Convention sur la diversité biologique à Cali, en Colombie, l’année dernière : les ministres de l’environnement salomonais Trevor Mahaga et vanuatais Ralph Regenvanu. Les deux hommes ont développé le concept de réserve océanique mélanésienne avec Jelta Wong, ministre de la pêche et des ressources marines de Papouasie-Nouvelle-Guinée, et grâce au soutien de deux organisations à but non lucratif, Nia Tero et Islands Knowledge Institute (IKI).
La réserve doit permettre de garantir la vitalité économique et culturelle de centaines de peuples autochtones distincts, tout en contribuant à la réalisation des objectifs mondiaux en matière de climat, de biodiversité et d’océan.
Les Nouvelles Calédoniennes