C’est une annonce officielle et attendue qui a marqué la clôture du Forum des Îles organisé par Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué chargé de la francophonie et des partenariats internationaux, dans le cadre de la Conférences des Nations Unies sur les Océans. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a annoncé, au nom du Président de la République,(qui devait conclure cette séquence) que la France engageait les procédures en vue de la candidature de la double barrière de corail de Mayotte à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Un signal fort en faveur de la reconnaissance et de la préservation du patrimoine naturel exceptionnel des Outre-mer, qui représentent 80 % de la biodiversité française.

Au lendemain de cette annonce, Outremers 360 a interviewé Faridy Attoumane, délégué de Mayotte à Paris et Raïma Fadul, biologiste, chargée de mission valorisation du patrimoine naturel au Conseil départemental de Mayotte, sur le stand du Pavillon France 3 Océans.

Une reconnaissance attendue par les Mahorais

« C’est une excellente nouvelle. Cela fait plus d’une décennie que le Département porte cette ambition à Mayotte. On a mis en place une équipe-projet, on travaille déjà avec l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Nous sommes vraiment heureux de savoir que l’on va pouvoir entamer les démarches pour ce classement », se réjouit Raïma Fadul.

Faridy Attoumane ajoute : « C’est vraiment une grande joie puisque l'un des enjeux qui nous mobilise au Sommet des Océans, c'est entre autres celui de pouvoir inscrire notre lagon au patrimoine mondial de l'Unesco. Et c’est réconfortant de savoir que le président du Conseil Départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a réaffirmé cette volonté au Forum des îles. Que le Chef de l’État y adhère officiellement, c’est une immense fierté ».

Un trésor naturel rare au cœur de l'océan Indien

La double barrière de corail de Mayotte constitue l’un des trésors écologiques les plus rares au monde qu’il est urgent de protéger. Raïma Fadul explique : « Mayotte est une île entourée d’une grande barrière de corail et qui possède à l’intérieur de ce lagon une double barrière de corail. C’est un espace corallien qui s’étale sur environ 18 kilomètres. C’est une structure géologique extrêmement rare dans la nature : à peine six doubles barrières de ce type sont recensées dans le monde. Mayotte a la chance d’en posséder une et c’est exceptionnel. »

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Une première étape vers un projet plus vaste

L’inscription de la double barrière ne serait qu’un premier jalon vers une ambition plus large : celle de faire inscrire l’ensemble du lagon mahorais, considéré comme l’un des plus beaux au monde : « J’assurerais un rôle de veille permanent de la démarche, avec rigueur et assiduité car on sait que c’est une démarche qui va être très longue. Donc il faut rester pragmatique. Cette annonce nous ouvre une porte qui va nous permettre d’avancer pour que dans un futur qu’on souhaite le plus proche possible, ce soit tout le lagon de Mayotte qui soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. » affirme Faridy Attoumane.

Une vision partagée par tous

Thani Mohamed-Soilihi a également salué l’annonce avec une conviction profonde : « Cette démarche est une étape indispensable démontrant la valeur exceptionnelle du patrimoine naturel de Mayotte. Notre île sera mise en valeur, protégée, afin que les générations futures puissent en apprécier la richesse à leur tour. Pour notre double barrière de corail, c’est une protection et une visibilité internationale renforcées, ce sont des moyens au service de la préservation et de l’attractivité de notre territoire. »

EG