À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Toute la semaine, Outremers360 pose ses valises en Guyane française à 7000 km de Paris, et fait un zoom sur le Centre d'Archéologie Amérindienne de Kourou - KALAPA, unique en son genre.
Un lieu de mémoire pour la culture amérindienne, Inauguré lors d'une céremonie traditionnelle en 2014 par la communauté amérindienne et en présence des principaux représentants des autres populations guyanaises le centre d’Archéologie Amérindienne de Kourou met à l’honneur la culture précolombienne en Guyane. Il est devenu un lieu de pèlerinage et de mémoire, situé dans la zone industrielle Pariacabo à Kourou, ce centre d’interprétation archéologique est installé aux abords immédiats du site « les roches gravées de la Carapa ».
Ce site précolombien est actuellement l’un des plus importants sites d’art rupestre connus sur le territoire guyanais. Il compte, en effet, plus de 200 gravures dont la grande majorité évoque des êtres humains. Ces figures dites anthropomorphes sont toutes incisées dans un style répétitif : les têtes sont triangulaires, les corps marqués par un simple trait, les bras et jambes sont en M et W.
Ces représentations presque identiques ne sont pas exemptes d’exceptions : des têtes apparaissent sur certaines extrémités de mains ou de pieds, voire entre les jambes.
De nombreuses incertitudes entourent encore ce site. Malgré les sondages réalisés aux abords proches, la datation reste vague (sans doute avant le 16e siècle) et la communauté précolombienne ayant réalisée ces gravures demeure inconnue. Quant aux interprétations, elles couvrent également un champ très large : certains relient ce site à l’accouchement des femmes, d’autres y voient des représentations guerrières…
Les Amérindiens sont les premiers habitants de la Guyane installés depuis le Ve siècle avant notre ère. Les premières traces archéologiques remontent à 5 000 ans avant notre ère. Ils sont environ 30 000 lorsqu'arrivent les premiers Européens, au XVIe siècle. Très vite, beaucoup sont décimés à cause des maladies importées d'Europe par les colons et d'Afrique par les esclaves. Aujourd'hui, ils représentent 5% de la population guyanaise et sont répartis en 7 groupes sur tout un territoire grand comme le Portugal. Par exemple, les Wayanas vivent le long du Maroni et les Kalinia sur la côte. Leur mode de vie est resté traditionnel : ils vivent principalement de la chasse, de la pêche et de la culture du manioc. |
MM