En amont d'une rencontre avec le Président de la République Emmanuel Macron ce 7 septembre dans le cadre de la poursuite des échanges autour de l'appel de Fort-de-France. , le président du conseil éxécutif de la Collectivité territoriale de Martinique Serge Letchimy a rencontré le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco.
Quatre mois après la signature de l'Appel de Fort-de-France en mai dernier, Serge Letchimy s'est entretenu avec le ministre délégué aux Outre-mer pour poser les préalables à la rencontre avec Emmanuel Macron sur cette thématique « Nous avons évoqué les conditions de participation aux réunions prévus par rapport à l'appel de Fort-de-France. C'est un appel pour nous qui est très important. Il ne s'agit pas de circonscrire quelques problématiques ponctuelles par rapport aux enjeux que nous souhaitons faire évoluer dans nos différents pays. Il faut rester très soudé et avoir des revendications très fortes au niveau de l'Etat. L'appel de Fort-de-France est une vraie volonté de mener une politique d'émancipation,de responsabilités, de développement local en donnant à ces pays la possibilité d'être dans la république dans l'identité tout en ayant des moyens de différenciation pour mener des politiques sur le terrain. Il s'agit d'avoir un vrai pouvoir normatif réglementaire pour ces pays qui souhaitent légiférer et réglementer localement. C'est vital pour l'avenir de ces pays si l'on ne va pas dans ce sens, ce sera des petites réformes cosmétiques qui ne vont rien changer » a indiqué Serge Letchimy à l'issue de cette rencontre avec Jean-François Carenco.
Pour rappel, les territoires de la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion, Saint-Martin et la Martinique ont lancé l’appel de Fort-de-France. Dans cet appel, les présidents de collectivités ultramarins avait souligné la nécessité «d' un changement profond de la politique outre-mer de l'Etat ».
En fin de journée, les signataires de l'appel de Fort-de-France participeront à une réunion à l'antenne de Région de Guadeloupe à Paris. Selon Serge Letchimy, cette réunion aura pour objectif de « débattre de leur participation à cette réunion et si oui, des modalités de cette réunion.
Hormis le dossier politique de l'Appel de Fort-de-France, Serge Letchimy a défendu d'autres problématiques locales comme les conséquences des sargasses et la lutte contre la vie chère. « Cette rencontre avec le ministre délégué a porté sur beaucoup de sujets dont le sujet des sargasses. C'est un vrai drame qui peut être du type Chlordécone bis, si l'on n'est pas extrêmement vigilant et exigeant… On découvre de plus en plus les conséquences de ce mal sur des familles qui perdent leur matériel électroménager, la pêche qui ne peut se dérouler dans de bonnes conditions, la vie nautique qui ne fonctionne pas, des écoles qui ferment. Il y a un l'enjeu des conséquences des sargasses sur la chaîne alimentaire qui n'est pas connu. Les conséquences en matière de santé sont d'une très grande avec la pré-éclampsie ( risque de malformation du foetus pour les femmes enceintes) où la probabilité est forte dans les zones à proximité des zones d'échouages des sargasses. C'est un gros problème de santé. Il faut rappeler à l'Etat sa haute responsabilité car les sargasses proviennent des océans et des mers. Cette responsabilité doit être assumée. La Collectivité territoriale assumera ses responsabilités, dans le cadre du groupement d'intérêt collectif que l'on veut mettre en place, dans l'accompagnement du dispositif. Il faut avoir des moyens pour mettre des moyens de ramassage en mer. La question de la chute démographique en Martinique, les zones franches d'activité économique, d'autonomie alimentaire, de mutations énergétiques, le maintien des enseignants qui doivent partir. Sur la vie chère, nous avons pris notre initiative. Nous sommes sur 1000 produits qu'il faut réduire. Nous avons tendu la main à l'Etat pour conjuguer nos efforts, l'Etat n'a pas trop retenu notre main. Nous tendrons une seconde fois notre main avec l'octroi de mer. Il faut agir sur la TVA, les profitations en chaîne depuis le transport jusqu'à la commercialisation. Mais cela n'est pas suffisant, il faut aussi agir sur la production interne.Je considère que la vie chère est aussi la lutte pour la production interne de notre pays. Il faut avoir des politiques d'investissement qui soient très puissante pour relancer l'autonomie alimentaire», a poursuivi Serge Letchimy.