La 61ème édition du Salon international de l’Agriculture se poursuit Porte de Versailles, à Paris. Ce rendez-vous incontournable des acteurs du monde agricole rassemble une nouvelle fois les Outre-mer. Au pavillon 5, les spécialités de l’océan Indien, du Pacifique ou encore du bassin caribéen seront à découvrir, à déguster et pourquoi pas à acheter jusqu’au 2 mars 2025. Du côté de la Guadeloupe, où le bovin créole est mis à l’honneur, ces neuf jours sont l’occasion de mener plusieurs actions autour de quatre thématiques. La représentante de la Chambre de l’Agriculture de la Guadeloupe, Gilda Monnerville, nous en dit plus.
Pour sa 48ème participation au Salon international de l’Agriculture, le pavillon Guadeloupe, représenté par sa Chambre de l’Agriculture, a décidé de mettre en avant quatre thématiques : la valorisation de la race bovine créole, l’adaptation aux aléas climatiques, la souveraineté alimentaire et le renouvellement générationnel. « Toutes ces thématiques ont un lien entre elles », affirme Gilda Monnerville, représentante de la Chambre.
« On voulait faire découvrir la race bovine créole, qui est notre fierté au cœur de nos exploitations familiales. Il s’agit de petites structures où le polyélevage permet un circuit fermé, ce qui présente un grand intérêt pour l’environnement et sa protection. C’est le deuxième volet, donc tout s’enchaîne naturellement. Nous avons également des initiatives en agroforesterie et en cosmétique. Ensuite, nous abordons le renouvellement générationnel, notamment en lien avec le grand bovin créole et les projets d’insertion. Nous collaborons avec les Jeunes Agriculteurs, ce qui permet de globaliser ce troisième volet. Enfin, nous n’oublions pas la souveraineté alimentaire. »
Toute la semaine, de nombreuses animations sont prévues autour du pavillon. Les journées les plus attendues seront très certainement le mercredi 26 février, qui marquera la journée de la Guadeloupe. La remise des médailles du Concours Général Agricole aura lieu le lendemain. L’année dernière, 23 médailles avaient été remportées par les exposants guadeloupéens. Cette année, les acteurs espèrent faire aussi bien, malgré des conditions climatiques rendant le travail des agriculteurs, producteurs et autres professionnels de plus en plus difficile.
Des enjeux environnementaux
Face aux aléas climatiques, les acteurs du monde agricole s’emploient à trouver des solutions. « Nous avons des exposants qui présentent leur savoir-faire en agroforesterie, une approche essentielle pour préserver les sols et lutter contre l’érosion », indique Gilda Monnerville. La filière cosmétique est également présentée comme une alternative durable. « Nous avons une pharmacopée très riche en Guadeloupe, et nous mettons en avant ces produits issus de plantes locales. Cela contribue à la valorisation de nos ressources tout en préservant l’environnement. »
Outre la question environnementale, la Guadeloupe met également l’accent sur la souveraineté alimentaire. « Le changement climatique nous pousse à revenir à des pratiques qui se faisaient avant. » Des propos appuyés par le président de la Chambre de l’Agriculture du territoire, Patrick Sellin. « Notre tissu agricole est composé en majeure partie de 80 % de micro et/ou petites exploitations dont le modèle repose sur une agriculture paysanne avec des pratiques agroécologiques et d’élevage de petits cheptels bovins. Cette agriculture de petite échelle apparaît en capacité de nourrir durablement la population, tout en répondant aux impératifs actuels de lutte contre le réchauffement climatique. »
Une journée pour la Guadeloupe
Le mercredi 26 février sera une journée clé pour la Guadeloupe. « Ce sera un moment fort pour notre stand », annonce Gilda Monnerville. « Nous organiserons des animations spéciales pour mettre en avant nos produits et nos savoir-faire. » Le bovin créole étant à l’honneur, des dégustations seront proposées dans l’après-midi. « C’est une race très rustique et qui a du goût, du goût, du goût ! » s’exclame Gilda Monnerville. « Nous voulions la faire découvrir à travers ses qualités organoleptiques. » Une masterclass boucherie sera d’ailleurs organisée sur le stand guadeloupéen. « Nous avons toute la filière représentée aujourd’hui, pour montrer comment cette viande peut être travaillée et sublimée. »
Le salon offre ainsi une vitrine unique pour sensibiliser les consommateurs et professionnels de la viande aux atouts du bovin créole. « La filière animale, et plus précisément la relance de l’élevage et du bovin créole, thème phare, en font partie comme moteur essentiel de développement agricole », écrit Patrick Sellin dans le dossier présentant les objectifs de cette année. « Le bovin créole représente aujourd’hui 45 % du cheptel bovin de notre territoire, et la Chambre s’emploie à sa relance sur une quadruple performance : sanitaire, économique, sociale et environnementale, en encourageant les pratiques agricoles réduisant l’impact carbone, en promouvant la production locale et en limitant l’utilisation d’intrants. »
D’autres produits d’exception sont à découvrir au pavillon de la Guadeloupe jusqu’à dimanche prochain. L’année dernière, plus de 600 000 visiteurs avaient fait le déplacement pour déambuler dans les allées de cette ville éphémère de près de 16 hectares.
Abby Said Adinani