Dans sa nouvelle note de conjoncture sur Saint-Pierre et Miquelon, l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEDOM) constate une évolution globalement positive de l’économie au premier trimestre 2025, marquée par une baisse de l’inflation et une bonne tenue des principaux secteurs d’activité. La consommation des ménages reste cependant contrainte, progressant en valeur mais reculant en volume. Explications.
L’économie de Saint-Pierre et Miquelon a bien démarré l’année 2025, avec une baisse de l’inflation - la première en quatre ans - de près de 0,6% au premier trimestre, contre +0,37% au dernier trimestre 2024. Selon l’IEDOM, cette diminution « s’explique essentiellement par le repli des prix de l’énergie (-8,81% en glissement trimestriel, gt), lié à la diminution du tarif réglementé de l’électricité intervenue au 1er février 2025 (-16,14% en g.t.) ainsi qu’à la baisse des prix du fioul de chauffage (-4,97% en g.t.) et du carburant (-2,96% en g.t.) ». L’étude constate aussi une stabilisation des prix de l’alimentation sur la période.
En ce qui concerne la consommation des ménages, elle demeure sous tension. Elle progresse en valeur (+8% en glissement annuel, g.a.), mais recule en volume (-11,4% en g.a.). Les biens durables, en particulier, enregistrent une nette progression sur un an (+28,7% en valeur et +27,4% en volume), « principalement portés par l’achat de véhicules de tourisme (+60,5% en valeur). Les biens non alimentaires progressent en valeur (+15,2%) mais baissent en volume (-26%) en lien avec les importations de produits pharmaceutiques plus fortes en valeur qu’en volume et la chute des importations de vêtements (-0,8 % en valeur et -82,6 % en volume) », rapporte l’IEDOM.

Sur le marché du travail, on note une augmentation de 4,6% de demandeurs d’emploi en catégorie A au premier trimestre 2025. Selon l’étude, cette hausse s’expliquerait par l’instauration de la réforme du RSA (revenu de solidarité active, ndlr) en janvier 2025 : « En effet, tant que les bénéficiaires du RSA n’ont pas signé leur contrat d’engagement, ils sont temporairement comptabilisés en catégorie A, ce qui a pour effet de gonfler le nombre de demandeurs d’emploi enregistrés ». À l’échelle de Saint-Pierre et Miquelon, on comptabilise 109 personnes inscrites en catégorie A, et 66 personnes bénéficiaires du RSA.
Au premier trimestre, les principaux secteurs ont obtenu de bons résultats. La filière pêche a progressé de 9,7% sur un an, « portée exclusivement par la hausse des captures de flétan blanc, qui atteignent 51 tonnes contre 44 tonnes un an auparavant (+14,3%) », relève l’IEDOM. Ce dernier précise que cette tendance découle de l’accord passé en septembre 2024 avec le Canada sur la répartition des quotas, qui permet à l’archipel d’obtenir 3% du taux admissible de prises de flétan blanc. Aucune autre espèce n’a été pêchée au cours du trimestre concerné, dénotant « un recentrage stratégique » du secteur. L’étude relève toutefois « des difficultés persistantes de recrutement dans la filière ».

Dans le secteur du tourisme, l’IEDOM constate une embellie inédite : « Au premier trimestre 2025, la fréquentation touristique étrangère progresse sur un an avec 556 passagers accueillis contre 363 au premier trimestre 2024 (+53,2%) », notamment soutenue par les croisiéristes. Le nombre de touristes étrangers arrivés par la voie aérienne est également à la hausse (+30,6%). Les Canadiens demeurent les premiers visiteurs de Saint-Pierre et Miquelon, mais le nombre de touristes de diverses nationalités a plus que doublé (112 voyageurs au premier trimestre 2025 contre 50 l’année précédente).
L’activité dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) a également augmenté sur un an. Au premier trimestre 2025, « les volumes importés de ciment atteignent 31 tonnes, contre 1,5 tonne à la même période en 2024. De leur côté, les importations de menuiserie et de pièces de charpente s’élèvent à 12,5 tonnes, après 9,8 tonnes un an plus tôt », indique l’étude, qui tempère en évoquant une reprise partielle dans une filière dépendante de la commande publique et sensible à la saisonnalité.
PM