Réformes des retraites : Plusieurs milliers de manifestants en Outre-mer

Images : partenaires RCI (Guadeloupe & Martinique) et Mayotte Hebdo / Réseaux sociaux FSU Pompier Réunion, Union régionale UNSA Guyane

Réformes des retraites : Plusieurs milliers de manifestants en Outre-mer

À La Réunion, aux Antilles, en Guyane ou encore en Polynésie : plusieurs milliers de manifestants se sont mobilisés ce jeudi contre la réforme des retraites. Une mobilisation réussie d’après les observateurs locaux, à l’instar de la mobilisation hexagonale.

2 000 à 3 000 manifestants dans les rues de Saint-Denis à La Réunion, au moins 500 à Mayotte, 1 500 à 3 000 à Cayenne, 1 000 à 3 000 à Pointe-à-Pitre, plus de 3 000 à Fort-de-France, près de 2 500 à Papeete : en Outre-mer aussi, la mobilisation contre la réforme des retraites a été jugée satisfaisante par les syndicats.

« Nous avons plus de 500 mètres de cortège, c'est super ! Ça fait environ 3 000 personnes donc pour une première journée c’est très important » salue Christophe Madère, de l’UNSA Guyane, interrogé par Guyane La 1ère. « J’estime que je dois participer à ce mouvement pour que les jeunes puissent profiter de leur retraite », déclare une manifestante dans le chef-lieu guyanais, quand Christophe Madère rappelle qu’« en Guyane, il y a 4 % de retraités par rapport aux nombres de travailleurs, il n’y a pas de problèmes pour équilibrer les caisses ».

À La Réunion, malgré la pluie et les vacances scolaires, les manifestants se sont tout de même mobilisés. « Travailler jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible, on va finir par aller travailler en béquilles », s’est indignée Joëlle derrière une banderole de la CGTR, au micro de Réunion La 1ère. « D’autant qu’il y a des métiers très pénibles. On ne veut pas de cette réforme ». D’après la chaîne locale, la manifestation de jeudi est « une des plus importantes manifestations de ces dernières années » sur l’île. 

Aux côtés des manifestants et des syndicalistes, des politiques comme la présidente de la Région Huguette Bello, le député NUPES Frédéric Maillot ou encore le maire de Saint-Paul, Emmanuel Séraphin. Les jeunes réunionnais se sont aussi mobilisés : « quand on sera en âge d’aller en retraite, il sera trop tard pour se mobiliser donc c’est maintenant qu’il faut être là pour porter la voix de la jeunesse réunionnaise contre la réforme des retraites » scande Rudrigue Sautron, président de l’UNEF, toujours interrogé par Réunion La 1ère.

« Nous avons un métier pénible qui nécessite que nous soyons en pleine forme et donc pour nous, il est inconcevable qu'on recule l'âge de départ à la retraite. Mais ce qui est encore plus grave, c'est qu'on rallonge la durée des cotisations. Et donc de fait, si vous partez avec malheureusement pas suffisamment d'annuités, vous vous retrouvez avec des niveaux de pensions inférieurs. Et cette réforme n'a qu'un seul but, c'est de nous faire travailler plus longtemps, mais surtout pour gagner moins lorsque nous serons à la retraite », explique longuement Eddy Ségur, secrétaire général FSU en Guadeloupe, interrogé par nos partenaires de RCI. 

« Ce mouvement était plus que nécessaire », explique Yoan Tehihipo, secrétaire territorial d’Alliance Police en Polynésie, au micro de notre partenaire Radio 1 Tahiti. Pour ce représentant de la CFE- CGC, l’État ne peut pas demander « à des personnes déjà usées » de poursuivre alors qu’il se veut être garant d’un service public de qualité. « Près de 80% des Français ne veulent pas de cette réforme. Si l’on veut que cette réforme soit validée démocratiquement, qu’ils mettent en place un référendum » lance de son côté Maheanu’u Routhier, secrétaire territorial du SNETAA-FO.

En Polynésie, les représentants syndicaux ont été reçus à par le président de la Collectivité Édouard Fritch. Une rencontre symbolique puisque le gouvernement local n’a pas la compétence sur les retraites des agents de la Fonction publique d’État. Mais ils ont aussi été reçus par le Haut-commissaire de la République en Polynésie, Éric Spitz. D’après nos partenaires TNTV, les syndicats auraient « trouvé une oreille attentive » du représentant de l’État.

Dans l’Hexagone, les syndicats unis pour la première fois depuis 12 ans ont estimé la mobilisation à plus de 2 millions de personnes, quand le Ministère de l’Intérieur en dénombre environ 1,2 millions. Mais au-delà de la bataille des chiffres, le bilan de la démonstration est positif, dépassant les attentes des syndicats et les estimations faites en amont. La prochaine mobilisation est prévue le 31 janvier.