Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a présidé jeudi 25 mai, le premier comité de pilotage stratégique du plan de souveraineté en fruits et légumes, qui a réuni l’ensemble des acteurs impliqués afin d’établir la gouvernance opérationnelle et la feuille de route.
Le plan de souveraineté fruits et légumes s’inscrit dans le cadre du chantier de Transformation agricole des outre-mer lancé sur la base des orientations stratégiques fixées par le Président de la république en octobre 2019, dont les 5 thèmes particulièrement importants sont le développement de la production, la poursuite de la structuration des filières, l’accélération de la transition agroécologique et l’adaptation au changement climatique, le développement de la consommation des productions agricoles des outre-mer et le soutien et la protection des productions agricoles des outre-mer. «Les territoires ultramarins ont ainsi vocation à contribuer, à leur échelle, aux ambitions du plan de souveraineté fruits et légumes et à être pleinement intégrés dans ce plan d’action. Ils pourront donc mobiliser l’ensemble des dispositifs présentés et notamment, en termes de leviers financiers, bénéficier des accompagnements à l’investissement pour le déploiement de serres décarbonées et d’ombrières, la plantation de vergers adaptés au changement climatique, l’acquisition d’agroéquipements adaptés pour accompagner la résilience des exploitations agricoles», indique le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
Enfin, compte tenu des enjeux de souveraineté sur l’aval et la transformation particulièrement prégnants dans les outre-mer, les filières fruits et légumes ultramarines pourront se saisir des dispositifs d’accompagnements financiers en faveur du développement des outils de transformation. Les enjeux de ces territoires sont par ailleurs également bien identifiés dans les sujets transversaux de diminution de la dépendance aux produits phytosanitaires et de recherche-expérimentation.
Certaines mesures ont également vocation à cibler les enjeux des territoires ultramarins et répondre plus spécifiquement aux besoins des filières fruits et légumes en outre-mer :
- le développement de modèle d’évaluation des conditions d’utilisation de produits phytopharmaceutiques prenant en compte les spécificités du milieu tropical ;
- l’élaboration d’un diagnostic des spécificités ultramarines pour identifier les verrous, les leviers et les outils permettant de faciliter l’accès au foncier dans ces territoires ;
- l’organisation d’un groupe de travail pour identifier les sources d’accès au financement dans les outre-mer ;
- le soutien à la structuration des filières ultramarines et plus spécifiquement le développement des organisations de producteurs et l’approfondissement de réflexions sur le développement de la contractualisation ;
- les travaux pour faciliter l’accès des organisations de producteurs ultramarines aux programmes opérationnels fruits et légumes ; - la définition d’actions adaptées aux spécificités ultramarines pour la gestion des risques climatiques ;
- le renforcement du suivi des marchés pour les outre-mer.
L'ODEADOM souligne que « les territoires d’Outre-mer ont été dûment identifiés dans le cadre de ce plan avec une inscription dans chaque action et des thématiques propres, portées notamment par les représentants des filières qui ont collaboré à sa construction. La question de la souveraineté alimentaire prend dans ces territoires une dimension forte, et la filière fruits et légumes est identifiée au premier chef pour incarner cette dynamique.»
Le plan s’appuie sur des moyens dédiés, notamment au travers du plan d’investissement « France 2030 » avec un objectif de mobiliser 200 M€ en faveur de la filière fruits et légumes. Les fiches actions du plan couvrent les enjeux pour la filière, avec des engagements de l’Etat mais également des parties prenantes associées .
Ce plan a vocation à se déployer jusqu’en 2030. Une gouvernance politique sera assurée par le comité de pilotage stratégique, il s’appuiera sur des comités de pilotage opérationnels dédiés au suivi des actions. Une dynamique sur les fruits et légumes cohérente avec la stratégie nationale sera encouragée dans chaque région. Les collectivités territoriales qui souhaitent s’engager seront à ce titre des partenaires de premier ordre dans la mise en œuvre de ce plan.