L’avocate Nathalie Tehio, originaire de Tahiti, a été élue, ce dimanche à Bordeaux, présidente de la Ligue des droits de l’Homme à l’issue du 92ᵉ congrès de cette association française de premier plan qui œuvre pour la défense des principes de liberté, d'égalité et de justice. Un sujet de notre partenaire TNTV.
Âgée de 59 ans, Nathalie Tehio est la fille d’un avocat d’origine tahitienne et d’une mère bretonne installés en Nouvelle-Calédonie où elle a grandi. Selon le quotidien l'Humanité, son père était engagé pour la cause kanak et défendait ses militants. Sur ses réseaux sociaux, la Ligue des droits de l’Homme s’est félicitée pour l’élection de sa nouvelle présidente, saluant « ses compétences juridiques et son travail acharné » qui « ont permis de développer le plaidoyer et les outils de la LDH en matière de défense des libertés publiques ».
« Particulièrement préoccupée par la situation en Nouvelle-Calédonie de par son histoire personnelle, la LDH peut compter sur son expertise face à la violente crise actuelle. Pour toutes ces raisons, et d’autres encore, sa nomination est particulièrement d’actualité pour aborder les enjeux des années à venir face aux menaces qui pèsent sur notre État de droit », indique l’association, qui a notamment attaqué l’interdiction de Tik Tok devant le Conseil d’État.
Fondée en 1898 durant l’Affaire Dreyfus, la Ligue des droits de l’Homme se veut être « un acteur civique libre et indépendant des partis politiques, des syndicats et des associations » qui « se revendique citoyenne, impliquée dans la vie politique » et aux « débats ». « Elle combat les injustices, le racisme, le sexisme, l’antisémitisme et les discriminations de tous ordres » ; « s’intéresse à la citoyenneté sociale et propose des mesures pour une démocratie forte et vivante (…) » ; « défend la laïcité contre les instrumentalisations xénophobes, les libertés, l’égalité des droits et la fraternité comme fondement d’une société fraternelle et solidaire », peut-on lire sur son site internet.
« Ma première manif, c’était au lycée La Pérouse, à Nouméa, contre le renvoi des deux seuls professeurs kanaks de l’établissement » Élie Poigoune devenu plus tard le président de la LDH en Nouvelle-Calédonie, et Paul Néaoutyine, président de la province Nord, a raconté la principale intéressée à l’Humanité. « Cette première mobilisation, vivement réprimée, a été aussi mon premier contact direct avec les violences policières » a ajouté celle qui était, jusqu’alors, coordinatrice des Observatoires des pratiques policières.
Lors de ce congrès, qui a eu lieu à Bordeaux, la LDH a adopté une résolution appelant à « faire émerger une alternative politique unitaire à même de défaire l’extrême droite dans les urnes pour les élections municipales de 2026 puis l’élection présidentielle de 2027 ». La Ligue s'est dans ce cadre proposé d'être « une table commune et ouverte permettant l’agrégation des différentes forces syndicales, associatives et politiques », listant Attac, la Cimade, Greenpeace, Oxfam, le syndicat de la Magistrature, le syndicat des avocats de France, la Confédération paysanne ou encore la CFDT et la CGT.
Une autre résolution a été adoptée, appelant « à une paix juste et durable entre les peuples israélien et palestinien dans le respect du droit international ».
Avec TNTV