Des données mises en ligne pour anticiper les effets du changement climatique depuis le 16 septembre 2025. Météo-France rend progressivement accessibles des projections climatiques à fine échelle pour les Antilles, la Guyane, Mayotte, La Réunion, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie. Explications de notre partenaire Radio Péyi.
Disponibles sur le portail DRIAS - les futurs du climat, ces données constituent une avancée majeure pour mieux comprendre les impacts du changement climatique et soutenir les politiques d’adaptation locales.
« Les territoires ultramarins sont en première ligne face au changement climatique, et disposer de projections régionales précises est essentiel pour anticiper ses effets et agir de manière pertinente », a indiqué, dans un communiqué de Météo-France, Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature.

« Nos compatriotes ultramarins vivent au quotidien les effets du changement climatique et attendent des réponses concrètes. Ces travaux permettront de bâtir des politiques publiques adaptées aux réalités locales », ajoute Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer.
La TRACC adaptée aux territoires ultramarins
Après l’Hexagone, Météo-France décline la TRACC (Trajectoire de Réchauffement de Référence pour l’Adaptation au Changement Climatique) pour les Outre-mer. Cette référence nationale s’appuie sur trois niveaux de réchauffement global : +1,5 °C en 2030, +2 °C en 2050 et +3 °C en 2100. Les projections, élaborées à partir des simulations climatiques les plus récentes, sont adaptées à chaque territoire grâce à des modèles à haute résolution.

« En zone tropicale, quand on a une température qui augmente, la chaleur ressentie va augmenter de façon beaucoup plus importante. Malgré le fait que le réchauffement le plus fort est attendu dans les moyennes et hautes latitudes, c'est dans les tropiques que le risque de stress thermique pour les populations est le plus important. L'humidité inhibe l'évaporation de la transpiration », explique Ali Bel Madani, du CNRS.
Les premiers jeux de données sont déjà disponibles pour La Réunion, Mayotte et la Guyane sur le portail DRIAS. Les prochains déploiements concerneront la Nouvelle-Calédonie en novembre, puis les Antilles et la Polynésie française en décembre.
À titre d’exemple, À La Réunion, « les jours chauds vont devenir plus fréquents à mesure que le climat se réchauffe, et vont s’étendre sur les hauteurs de l’île. Les vagues de chaleur pourront être plus nombreuses, plus longues et plus intenses ». Selon les projections à 2100, la population de l’île devrait connaître « entre 80 et 100 jours par an à plus de 31°C (jours chauds) dans les zones densément peuplées », et une hausse moyenne de la température de 2,9°C.

Sur ce scénario, le cumul moyen des pluies devrait baisser de 15% en saison sèche (hiver austral de mai à novembre), avec un assèchement plus accentué sur la côte ouest. « Les saisons sèches pourront devenir plus longues et la saison des pluies débuter plus tard. Ces sécheresses plus sévères pourront impacter directement l’agriculture et les réserves en eau potable de l’île ».
Avec Radio Péyi























