À l'invitation de la société d'histoire coloniale française, 160 chercheurs travaillent sur l'histoire de l'esclavage durant trois jours à l'Université des Antilles. Détails avec notre partenaire de RCI Martinique.
Le congrès annuel de la Société d’histoire coloniale française se tient cette année à la Martinique où elle n’était pas venue depuis 1989. A l’Université des Antilles, durant 3 jours, depuis jeudi et jusqu'à samedi (4 au 6 mai), des enseignants, des chercheurs et des étudiants vont échanger ensemble sur la thématique : la couleur de l’esclavage.
"Ce qui est très important, c'est d'abord d'avoir des regards croisés. On ne voulait pas d'une vision, martinico-martiniquaise et pas simplement même archipélagique. Il était important d'avoir des regards du continent américain et du regard aussi d'Afrique de l'Ouest, en incluant évidemment les acteurs de l'Europe qui ont tous forcément une vision différente", explique Eric Noël professeur d’université en histoire moderne à l’université des Antilles et organisateur du congrès.
160 personnes sont accueillies, des États-Unis en grande partie, d’Europe de l’Ouest et d’Afrique du Nord également. L'objectif : avoir des regards croisés / portés d’horizons différents sur des problématiques communes.
Le congrès doit permettre de "voir comment est-ce que l'esclavage s'est installé sur des populations d'ethnies et de souches très différentes et permettra de voir cette question, ce double aspect, mais, bien au-delà, de voir l'attitude des États, les attitudes politiques des États souverains, l'implication aussi des milieux d'affaires du monde de la traite, des négriers qui sont omniprésents", estime Eric Noël.
32 panels
Au programme : 32 panels (élément de langage scientifique), c’est-à-dire de conférences et d’ateliers permettront de réunir ces scientifiques autour de l’histoire de l’esclavage et de ses héritages, comme de la colonisation française des mondes atlantiques et indiens.
"Il y a un panel en particulier pour les archives, les ressources, elles peuvent être écrites, elles peuvent être orales de toute cette histoire. Parce qu'aujourd'hui, on passe évidemment très largement par ce support", précise l'organisateur du congrès.
Ce grand rendez-vous intellectuel se conclura par des échanges sur le déboulonnage des statues. Un fait d'actualité qui raconte la construction de la mémoire parfois au détriment de l'histoire.
Par Florence Treuil/ RCI Martinique