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Pour le premier semestre 2021, l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert a été retenu comme titulaire de la Chaire d’écrivain en résidence par le Centre d’écriture et de rhétorique de Sciences Po Paris. Il succède à la romancière française Maylis de Kerangal.

Sciences Po Paris possède un Centre d’écriture et de rhétorique, ouvert à l’ensemble de ses
étudiants. Objectifs : savoir composer des messages clairs, des discours argumentés, et prendre la parole en public avec la conviction nécessaire. Il s’agit également de pouvoir écouter et décrypter les battements d’un monde complexe, en perpétuel mouvement. Le Centre s’appuie pour cela sur une chaire d’écrivain(e) en résidence (un par semestre, en respectant la parité et la diversité) et des ateliers de formation. L’autrice ou l’auteur invité(e) est amené à dispenser deux enseignements d’écriture créative, animer des « masterclass », participer aux événements initiés par le Centre comme à le faire vivre « hors les murs ».

Cette année, pour le premier semestre, le choix de l’institution s’est porté sur l’écrivain haïtien Louis- Philippe Dalembert. Depuis la création de la chaire en janvier 2019, l’auteur succède à Kamel Daoud, Marie Darrieussecq, le Martiniquais Patrick Chamoiseau et Maylis de Kerangal. Né en décembre 1962 à Port-au-Prince, Dalembert a d’abord été journaliste dans son pays natal avant de venir terminer ses études à Paris à la Sorbonne-Nouvelle, où il décroche un doctorat en littérature comparée. Il a publié plus d’une vingtaine de romans, nouvelles, essais et recueils de poésie. L’auteur a obtenu de nombreux prix littéraires, dont le Prix de la langue française 2019 pour son roman « Mur Méditerranée » (Sabine Wespieser éditeur), un succès de librairie également primé en Suisse et en Pologne.

Durant ce semestre, Louis-Philippe Dalembert donnera deux cours tous les mardis dans les ateliers « Ecriture de création » du Centre de rhétorique. Le premier est intitulé « Ecrire (en poésie) depuis l’enfance ». « Cet atelier vise à explorer, grâce à des exercices pratiques, l’univers de la création poétique à partir d’une thématique commune : l’enfance », précise le descriptif de l’enseignement. « Au bout du parcours, il s’agira de trouver ses propres formes poétiques et sa propre langue. Du moins, d’essayer, comme dans tout processus de création. À noter que le travail portera sur la poésie en prose, sans les contraintes de la versification », indique le document.

Le deuxième cours, « Des nouvelles de l’histoire », porte sur le fait historique comme thème
récurrent de nombreuses œuvres littéraires. L’objectif est de « faire de l’histoire une source de création, de la ‘réécrire’ à partir de vos propres questionnements, en se glissant à travers les failles, les non-dits », suggère l’écrivain haïtien à ses étudiants. « De créer des passerelles entre la grande Histoire et les destins individuels, qui pourront être ceux d’une figure méconnue, ou inventée. Pour y arriver, vous choisirez ensemble une période de l’Histoire, dont vous ferez la source principale de l’écriture d’une nouvelle », écrit-il. Des ateliers passionnants en perspective.

PM