La SARA conteste les recommandations « hâtives» du rapport de l'IGF sur la régulation du coût des carburant aux Antilles-Guyane

© SARA Antilles-Guyane

La SARA conteste les recommandations « hâtives» du rapport de l'IGF sur la régulation du coût des carburant aux Antilles-Guyane

Dans un rapport d'une cinquantaine de pages publié en fin de semaine dernière, l'Inspection générale des Finances (IGF) a rendu ses conclusions sur «la régulation du prix des carburants et du gaz dans les Départements Français d’Amérique» (DFA). L'IGF préconise diverses solutions dont entre autres «l'arrêt de l’activité de raffinage, à long terme dans les DFA pour faire baisser les prix ou réinvestir massivement dans l’outil de production pour le rendre plus efficace».  dans un communiqué publié ce dimanche 8 septembre, la SARA qui se dit « consternée », et conteste les recommandations de l'IGF qu'elle qualifie « hâtives et de non justifiées». 

 

Ce rapport de l'IGF, daté de 2022, avait pour objectifs « d’analyser les coûts de production de la SARA, ses marges et leur ventilation sur les différents produits concernés par la régulation administrative ; d’analyser la structure de prix finale des carburants dans les DFA, d’interroger le modèle actuel et sa résilience au regard des enjeux posés par la transition énergétique et de proposer le cas échéant des modèles alternatifs compatibles avec une sécurisation d’approvisionnement énergétique et l’impact sur l’emploi ». Dans ses conclusions, l'IGF souligne que « les prix des carburants sont, depuis 2011, supérieurs à ceux de l'Hexagone (+13 cts€/l sur le supercarburant et +7 cts€/l pour le gazole en moyenne) ou des autres DOM». Autre distinction dans ces Départements français d' Amérique, « la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), qui détient un triple monopole de fait : sur l’importation de produits pétroliers bruts, finis et semi-finis, le raffinage et le stockage», précise le rapport. 

Pour réduire les coûts du carburant dans ces trois régions, l'IGF prévoit plusieurs scénarios dont « l’arrêt de l’activité de raffinage qui permettrait en toute logique de diminuer significativement les prix des carburants». l'IGF estime que cela représenterait pour les consommateurs, « un gain total qui pourrait se situer entre 14 et 18cts€/l sur le sans plomb.»

La réaction de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles ne s'est pas fait attendre ! Par voie de communiqué, la SARA a critiqué un rapport de l'Inspection Générale des Finances (IGF)  qualifié d'« obsolète» , « déconnecté des réalités locales ».  Elle juge les recommandations du rapport « pour le moins hâtives et  (...) non justifiées, met en péril la sécurité énergétique des départements français d'Amérique et la survie de notre outil industriel, bassin d’emploi pour plus de 700 familles aux Antilles et en Guyane». « Le second scénario du rapport évoquant la fermeture de la raffinerie ignore les conséquences économiques, sociales et environnementales pour les trois territoires. Ces omissions grossières faussent les conclusions et ne reflètent en rien la réalité. (...) Réduire la SARA à un rôle d’importateur reviendrait à sacrifier des centaines d’emplois et à fragiliser l’autonomie énergétique de nos territoires», précise le communiqué.

Dénonçant « le manque de transparence du processus de la mission IGF, qui n’a pas pris en compte nos observations ni répondu à notre exigence de rencontre contradictoire», la SARA appelle le Gouvernement à « à réaffirmer son soutien à l’avenir de la SARA. Cet outil industriel, voulu par le général de Gaulle, afin de garantir l’autonomie énergétique des territoires d’outre-mer et la création d’un pôle d’activités industrielles hautement qualifié, ne peut être sacrifié sur l’autel de décisions technocratiques ou dogmatiques, déconnectées des réalités locales.»