La collectivité territoriale de Martinique (CTM) a adopté le drapeau noir, vert et rouge, revendiqué par les indépendantistes, pour représenter l'île, après un parcours semé d'embûches.
L'adoption de ce drapeau qui reprend les trois couleurs panafricaines a été votée jeudi en séance plénière, a indiqué la CTM sur son compte Twitter.
Auparavant existait un drapeau dit "aux quatre serpents", ancien pavillon de la marine marchande au XVIIIe siècle, associé à la traite négrière. Combattu par des associations et des partis politiques, il avait été enlevé en 2018 de l'écusson porté par les gendarmes de l'île, sur demande du président Emmanuel Macron. "Nous vivons en ce jeudi 2 janvier 2023 un moment historique de prise de conscience, de dépassement et d'unité du peuple martiniquais", a tweeté le président du conseil exécutif de la CTM, Serge Letchimy, à la tête du Parti progressiste martiniquais fondé par Aimé Césaire.
La CTM avait relancé fin 2022 ce délicat processus pour doter l'île antillaise d'un emblème officiel afin de la représenter lors de manifestations sportives, culturelles ou d'événements de coopération internationale.
La collectivité avait choisi de procéder à une consultation ouverte aux habitants du département, mais qui avait été émaillée de plusieurs incidents techniques.
A l'issue de ce vote, la proposition d'une jeune cheffe d'entreprise avait finalement remporté 72% des 26.633 suffrages en ligne, face à l'emblème indépendantiste. Son projet, affichant un colibri sur le drapeau rouge vert et noir mais revisité en diagonale avait déclenché une vive polémique, ses détracteurs l'accusant d'avoir plagié un dessin existant sur une banque d'images, poussant la jeune femme à retirer sa proposition.
Après ce désistement, la collectivité a apporté son soutien à la gagnante et annoncé qu'un nouveau classement serait établi pour permettre de faire émerger un vainqueur.
C'est la deuxième fois que la collectivité martiniquaise lance un processus pour le choix d'un drapeau et d'un hymne. Un emblème "Ipséité" en vert, bleu et blanc, désigné sous la mandature d'Alfred Marie-Jeanne en 2019, avait été retoqué par le tribunal administratif de Fort-de-France en novembre 2021, ouvrant ainsi la porte à l'actuelle consultation.
Avec AFP