La 49ème Mostra de Sao Paulo, l’un plus grands évènements cinématographiques du Brésil, qui se déroule du 16 au 31 octobre 2025, vient de décerner le Prix de l’Humanité à la réalisatrice martiniquaise pour son rôle inspirant pour de nombreux cinéastes de par le monde. Une nouvelle belle reconnaissance pour cette cinéaste de combat à la carrière exceptionnelle qui a marqué et marque encore le cinéma international.
Décidément, Euzhan Palcy n’est finit pas de collectionner les distinctions dans le cinéma mondial. Révélée par « Rue Cases Nègres », son premier long-métrage adapté de l’ouvrage autobiographique et éponyme de l’écrivain martiniquais Joseph Zobel qui suit l’enfance d’un jeune garçon prénommé José à la « Rue Cases Nègres », un lieu symbolique pour tous les exclus, la cinéaste martiniquaise est considérée aujourd’hui comme l’une des plus grandes réalisatrices contemporaines.
Son film « Rue Cases Nègres » a reçu de nombreuses distinctions à sa sortie, dont le Lion d’Argent de la première œuvre à la Mostra de Venise lors de sa projection en 1984, suivi du César de la meilleure première œuvre. Un film devenu culte qui lui a valu de faire une entrée fracassante dans le monde du cinéma et de faire une entrée remarquée et remarquable dans le temple du cinéma qu’est Hollywood, devenant ainsi la première réalisatrice française et noire produite par un studio hollywoodien et l’unique réalisatrice à diriger ce monstre sacré du cinéma mondial qu’était Marlon Brando dans une « Saison blanche et sèche », un film sur les ravages de l’apartheid et de la ségrégation en Afrique du Sud.
Une cinéaste célébrée dans le monde entier
Depuis Euzhan Palcy est célébrée dans le monde entier jusqu’à se voir attribuer un oscar en 2022 pour l’ensemble de sa carrière. Elle est la deuxième française à recevoir cette distinction après Agnès Varda. Pourtant, en dépit ce plébiscite mondial, il a fallu attendre 2023 pour que le Centre Pompidou lui consacre une rétrospective. Une reconnaissance tardive qui n’empêche pas cette pionnière du cinéma antillais de marquer le cinéma international.
40 ans après, l’impact esthétique et politique de « Rue Cases Nègres » continue de produire son effet. C’est ainsi que la 49ème Mostra de Sao Paulo, l’un des évènements cinématographiques du Brésil, qui dresse chaque année depuis 1977 un large panorama du cinéma mondial avec des films provenant de plus de 60 pays, vient de lui décerner le Prix de l’Humanité pour « son rôle fondamental dans la construction d’un discours contre- hégémonique et inspirant pour de nombreux cinéastes ».

Dans leurs explications, les organisateurs insistent sur la filmographie « concise » de la cinéaste qui « intensifie la cohérence de sa carrière, en se concentrant toujours sur la continuité entre le passé esclavagiste et colonial et le présent de l’exploration et de la domination ». Dans ce cadre, deux films de la cinéaste martiniquaise seront projetés : « Rue Cases Nègres » et « Siméon », offrant au public, « l’opportunité de redécouvrir une œuvre devenue encore plus pertinente aujourd’hui », pour reprendre les termes des organisateurs. Encore une bien belle reconnaissance pour cette grande cinéaste qui n’a jamais cessé de faire acte de résistance créative.