INTERVIEW. « Voir ces femmes guerrières, ces femmes qui partent au combat m’inspire et me nourrit », Sandra Bisson, Déléguée régionale Miss Guadeloupe

Sandra Bisson et Indira Ampiot, Miss Guadeloupe 2022 devenue Miss France 2023 (crédits Lou Denim)

INTERVIEW. « Voir ces femmes guerrières, ces femmes qui partent au combat m’inspire et me nourrit », Sandra Bisson, Déléguée régionale Miss Guadeloupe

Outremers360 a interviewé en exclusivité Sandra Bisson, Miss Guadeloupe 2001, 1ère dauphine de Sylvie Tellier et durant cinq années à la tête du concours régional Miss Guadeloupe. Elle dresse pour nous son bilan réussi avec pas moins de deux guadeloupéennes victorieuses de l’écharpe nationale. Elle nous confie ses futurs projets, en lien notamment avec la lutte contre le cancer…    

La nouvelle nous est parvenue il y a quelques semaines, Sandra Bisson, déléguée régionale Miss Guadeloupe pour Miss France quitte la présidence de Guadeloupe La Belle, structure organisatrice de l’élection de Miss Guadeloupe. Sandra Bisson qui avait pris la tête de l’association il y a 5 ans continuera néanmoins d’assurer ses fonctions de Déléguée régionale, tout en proposant d’autres projets afin de « continuer de faire rayonner la Guadeloupe ». 

Celle qui a été Miss Guadeloupe en 2001, 1ère dauphine de Miss France en 2002 et chaperonne de l’élection nationale pendant 9 ans, laisse derrière elle un bilan exceptionnel, avec il y a quelques jours encore, une nouvelle écharpe de Miss France remportée par la Guadeloupéenne Indira Ampiot. En cette fin d’année, Sandra Bisson fait le point pour Outremers360 sur ses récents succès et ses futurs projets.  

Outremers360 : Sandra Bisson, bien que vous restiez déléguée Régionale, vous n’êtes plus à la tête de la structure organisatrice de l’élection de Miss Guadeloupe, et ce, pour des raisons de santé…  

Sandra Bisson : C’est vrai que cette année a été particulièrement difficile pour moi. J’ai été diagnostiquée d'un cancer du sein en juillet 2021. À la suite de cela, j’ai fait ce constat qu’il était important que je prenne soin de moi, c'est réellement une perspective de renouveau pour moi. La maladie m'a ramené à ces essentiels, des envies d'autres horizons même si je crois que l’univers et les sujets liés à la Femme me stimule particulièrement. Je portais jusqu’alors différentes casquettes, je garde aujourd’hui uniquement celle de déléguée régionale de Miss Guadeloupe pour Miss France. Avec toute mon expertise et mes expériences, je pense que j'ai encore ma pierre à apporter à l’édifice. Même s’il est vrai qu’au bout de 5 ans, il y a besoin de renouveau au niveau de l’association. 

Lors du couronnement d'Indira Ampiot à l'élection Miss Guadeloupe 2023. Sur la photo : pas moins de trois Miss Guadeloupe devenues Miss France (crédits Happyman photography)

C’est donc une nouvelle équipe menée par Matthieu Plantier qui prend le relais. Je remercie Sandrine Derrick et Annie-Claude Amiens membres du bureau ainsi que les membres de Guadeloupe la Belle qui ont su organiser une magnifique élection en juillet dernier. La belle Indira Ampiot est ainsi devenue Miss Guadeloupe 2022 et est désormais Miss France 2023. Finalement, il m’est impossible de continuer dans le même schéma, j'ai commencé à mettre en place un certain nombre d'actions afin de me dégager du temps. Le maître-mot, c’est vraiment de prendre soin de soi. 

Outremers360 : Quelles sont ces actions ? 

Sandra Bisson : Il y a un certain nombre de projets qui sont en maturation, je vous en parlerai très prochainement.  J’ai lancé en juillet dernier l’événement « sois belle et fais-toi » dédié aux femmes, avec cette envie de parler de sujets, qui, je pense, sont très importants : le bien-être, le fait de pouvoir prendre soin de soi, le fait que la santé soit primordiale. Je m’en rends bien compte aujourd’hui, après avoir été touchée par le cancer. Et puis, il y a cette envie que nous les femmes nous puissions impacter et inspirer. « Sois belle & fais-toi » est un événement pluriel, hybride et intimiste. L’objectif principal est de passer un bon moment tout en mettant à disposition des leviers expérientiels pour les femmes présentes.

Outremers360 : C’est la maladie qui vous a encouragé à organiser ce genre d’événement ?  

Sandra Bisson : J’y pensais déjà l’année du Covid en 2020. Ce sont des focus importants pour moi, qui ont du sens, comme j’aime à dire « belle mais pas que ».  Je crois que dès ma jeunesse, j'ai eu un déclic en étant vice-présidente de l’association culturelle C.E.RE.A.L alors qu’on organisait une conférence sur les référents pour la jeunesse. En général on s’inspire des acteurs, chanteurs ou écrivains à l’international, pour moi, les inspirations viennent aussi de notre entourage. Mon leitmotiv principal est de grandir avec nos rencontres car c’est ensemble que l’on fait de belles choses. En conclusion, oui, la maladie m’a fait prendre conscience que sans une santé de fer, rien n’est possible. 

Outremers360 : Est-ce que c’est une parole que vous avez envie de porter, en tant que personne diagnostiquée du cancer du sein ?  

Sandra Bisson : Ma situation est particulière. Ma grand-mère et ma tante maternelle nous ont quitté suite au cancer du sein et donc j'ai toujours été suivi de près. Très tôt, je me suis engagée auprès des Amazones, c'est une association fondée par Alexandra Harnais, après son propre combat. Je lui fais d’ailleurs un petit clin d’œil ainsi qu’à toutes ces guerrières. Avec Ophély Mézino, la première Miss Guadeloupe dont je me suis occupée, nous avons contribué au premier magazine des Amazones. Avec Clémence Botino, nous avons mené des actions lors d'une très belle exposition qui s’est tenue au ministère des Outre-mer. Indira Ampiot est marraine des Amazones Guadeloupe en hommage à sa grand-mère touchée par plusieurs cancers. J’ai toujours voulu œuvrer. Maintenant, j'en parle ouvertement. J'ai eu cette chance d'avoir un bon suivi et en premier lieu d'avoir détecté mon cancer très tôt. En parler, ça ne rend pas forcément la chose plus simple, mais le fait de voir ces femmes guerrières, ces femmes qui partent au combat m’inspire et me nourrit.  

Sandra Bisson et sa dernière protégée, Indira Ampiot (crédits Happyman photography)

Outremers360 : On a l’impression qu’il y a cet ADN que vos Miss partagent, cet esprit de combativité, cet engagement. C’est ce qui a fait la différence lors des élections ? 

Sandra Bisson : Je ne sais pas si c’est l’ADN, mais en tout cas depuis Ophély Mézino jusqu’à Indira Ampiot, on a eu cinq Miss déterminées. Alors, oui, il y en a eu deux qui n’ont pas accédées au top 5, mais elles avaient toutes ce tronc commun : ce sont des jeunes femmes qui s’affirment. C’est tellement valorisant pour moi d'avoir ces femmes comme modèles, de savoir qu’elles peuvent en inspirer d’autres. Il y a cette idée forte de vivre son rêve, d’y aller jusqu’au bout en se donnant les moyens.

Outremers360 : Comment définiriez-vous vos 5 années de présidence à la tête de l’association Guadeloupe la Belle ? Quelle a été votre marque de fabrique ? 

Sandra Bisson : Je dirais que nous avons été dans la continuité de ce que j’ai pu apprendre aux côtés de ma déléguée Madame Josette Emmanuel. Cette école de la vie m'a appris le savoir-vivre, le savoir-être… J’avais envie de transmettre ce que j’ai pu apprendre aussi à l’échelle nationale en côtoyant Mme de Fontenay, Sylvie Tellier. Ma volonté principale étant de dire aux jeunes femmes que la beauté elle part d’abord de l’âme, du cœur et ensuite elle rejaillit à l’extérieur. 

(crédits Happyman photography)

Outremers360 : En cinq ans, vous avez accumulé les succès…Quel est votre secret ? 

Sandra Bisson : On ne va pas livrer nos secrets mais je pense que ces dernières années beaucoup de comités se sont professionnalisés. On parle aujourd’hui de coaching, ça n’existait pas à mon époque… tout a évolué avec notamment l’arrivée des réseaux sociaux. Nous avons à cœur de travailler sur l’Être ; c’est vraiment la clé. Que ce soient les bénévoles, les équipes dédiées, les professionnels… Tous ont envie de valoriser la Guadeloupe et de faire briller notre jeunesse. 

Outremers360 : Quelle sera désormais votre rôle dans les prochains mois ? 

Sandra Bisson : Mon rôle de déléguée régionale de Miss Guadeloupe pour Miss France est de garantir le respect de l’image de Miss France, avec ces codes, ces évolutions auprès des partenaires et du grand public. Pour moi l'idée est de pouvoir déléguer à des personnes qui ont envie de porter l’organisation opérationnelle du concours. Pour ma part, être le garant de l’image de Miss France est un honneur au vu de mon expérience acquise, véhiculer des valeurs et porter une vision me réjouit profondément. 

Propos recueillis par Abby Saïd Adinani pour Outremers360