Huit associations nationales d’élus locaux se réunissent dans un collectif pour dialoguer avec l’État sur la sécurité et la prévention de la délinquance

© Association des maires de France

Huit associations nationales d’élus locaux se réunissent dans un collectif pour dialoguer avec l’État sur la sécurité et la prévention de la délinquance

Lors d'une conférence de presse ce mercredi 18 octobre à l'Association des maires de France, huit associations (l'Association des communes et collectivités d’Outre-mer, l’Association des maires de France et présidents d’intercommunalité, l’Association des maires Ville et banlieue de France, Départements de France, Intercommunalités de France, le Forum français pour la Sécurité urbaine, France urbaine et Villes de France) se sont associées pour former le Collectif inter associations d’élus pour la sécurité et la prévention (CIAESP). Objectif pour ce nouveau collectif : faire mieux prendre en compte la voix des élus locaux sur les questions de sécurité et de la prévention de la délinquance. 

 

Emeutes urbaines, menaces terroristes, les collectivités locales sont souvent en première ligne dans les troubles à la tranquillité publique. A la tête de plus de 50 000 collectivités territoriales et établissements publics locaux, les élus locaux ont notamment la responsabilité de l’intervention de 25 466 agents de police municipale, troisième force de sécurité intérieure du pays. Pourtant, ils dénoncent être en marge des prises de décisions en matière de sécurité. En effet, ils constatent depuis plusieurs années une montée en puissance des phénomènes de polarisation dans leurs villes, une dégradation inquiétante des liens entre les forces de sécurité et une partie de la population, la persistance d’inégalités ou encore un désengagement financier pour des services de proximité essentiels. «Nous vivons une période plus que troublée. Après le Beauvau de la sécurité, les associations d'élus, nous avons eu le sentiment de ne pas avoir été écouté» a souligné Jean-Paul Jeandon, maire de Cergy.

Sarah Misslin, membre du Forum français pour la sécurité urbaine, partage également ce constat du manque de prise en compte de la parole des élus. « Nous sommes à portée d'engueulade. Nous devons donc être considérés comme des acteurs, à part entière dans le continuum de la sécurité» ajoute-t- elle tout en ajoutant que « la tranquillité publique est un sujet, interministériel qui touche divers domaines comme la santé par exemple».

Peser plus fortement dans les débats liés à la sécurité et à la prévention

Créer un collectif inter associations d’élus pour la sécurité et la prévention répond à la volonté de faire davantage peser les remontées et les propositions des élus locaux pour peser plus fortement dans les débats sur la sécurité et la prévention. Le collectif propose d’instaurer des concertations régulières avec l’Etat dont l’ordre du jour sera co-élaboré afin que les priorités des collectivités territoriales soient assurées d’y figurer. « Il apparaît important de parler d'une seule voix. Au delà des difficultés que nous rencontrons au quotidien, nous ne nous contentons pas de dire que « tout va mal», nous portons une démarche constructive car la sécurité est une responsabilité collective et partagée», a précisé David Marti de l'association France Urbaine.

Renforcement de la prévention, relations population-forces de sécurité, drogues, le collectif a recensé plusieurs dossiers prioritaires. Le collectif souhaite également aborder la prise en charge des violences intrafamiliales et la protection de l’enfance qui reste une problématique majeure de sécurité dans les territoires nécessitant de fait, une mobilisation renforcée. Dans le détail, les huits associations listent entre autres une meilleure prise en compte des retards structurels dans les collectivités locales d'Outre-mer, un systématisation des remontées des informations de la police nationale aux maires des communes.