Fidèle à sa politique d'accompagnement des projets structurants de demain, la Banque des Territoires poursuit son ancrage dans les outre-mer et accélère sa stratégie autour de la transformation écologique des territoires. En 2023, ce sont 564 millions d'euros, dont 125 millions pour les collectivités le solde pour le logement social qui ont été mobilisés en prêts sur livret A pour l'ensemble des Outre-mer, auxquels s’ajoutent 40 millions en fonds propres pour l'investissement, 3 pour l'ingénierie ou encore 30 millions d’euros dans l’appui aux professionnels du droit et pour les consignations. L'objectif pour les prochaines années ? Des territoires plus verts et plus solidaires. Hervé Tonnaire, directeur Outre-mer, mais également directeur régional Pacifique de la Banque des Territoires, fait le point pour Outremers360..
Depuis 2018, année de la création de la Banque des Territoires, ce sont 4 milliards d'euros qui ont été engagés sur les Outre-mer en faveur du livret A. En 2023, rien que sur la zone Pacifique, la Banque des Territoires a augmenté de 10 % son volume de prêts, grâce à une politique d'offre de financement attractive et à un maintien à 3 % du taux du Livret A, tant pour le secteur du logement social que pour financer les projets des collectivités locales.
« Les chiffres ne disent pas tout », tempère Hervé Tonnaire, directeur régional Pacifique de la Banque des Territoires. « Mais quand on parle d’empreinte territoriale, nous pouvons revenir, très concrètement, sur ce qu’a fait la Caisse des Dépôts dans les Outre-mer en 2023. Ce sont 40 millions d’euros qui ont été investis dans des projets de développement, sur les trois bassins géographiques. Ce sont 3 millions d’euros en crédits d’ingénierie. Ce sont plus de 120 millions d’euros engagés au travers des mandats que nous gérons depuis que France 2030 est en place ».
Sur la zone Pacifique, plus de 39 millions d’euros de prêts ont été signés. Les consignations s’élèvent à plus de 2 millions d’euros, tandis que les investissements en fonds propres et quasi-fonds propres représentent près de 10 millions d’euros et les prêts aux professions juridiques, plus de 4 millions d’euros, au titre de l'année 2023.
Des territoires plus verts et solidaires
Le nouveau plan stratégique 2024-2028 de la Banque des Territoires mène une politique active en faveur de territoires plus verts et plus solidaires. Pour mener à bien cet objectif, trois axes majeurs sont développés : l'accélération de la transition écologique en accompagnant plus de projets autour de l’eau, de la mobilité ou de la rénovation d'infrastructures. L'habitat, et plus particulièrement l'habitat social est un autre enjeu, ainsi que la lutte contre la fracture territoriale à travers le développement du numérique et des circuits courts.
« C’est une question d’équité. La cohésion territoriale justifie que nous fassions ces investissements sur le numérique, par exemple. Si nous pouvons éviter aux populations de se déplacer parce que nous faisons de l'E-administration, de l'E-santé ou de l'E-éducation, nous aiderons », affirme le directeur de la région Pacifique. L’un des derniers axes prioritaires dans le cadre de ce nouveau plan stratégique est le soutien au modèle économique industriel.
Parmi les réalisations marquantes de 2023, l’institution a facilité l'acquisition d'un navire bas carbone par un armateur polynésien, promouvant ainsi la desserte éco-responsable des îles Australes depuis Tahiti. Ce projet phare devrait atteindre une nouvelle étape en 2024 avec la finalisation d'un financement obligataire innovant, dont les rendements seront liés aux performances environnementales du navire.
« C’est le deuxième navire que nous accompagnons en Polynésie. Dans ce territoire multi-archipélagique, le navire est indispensable. Cela permet non seulement de transporter des hommes, mais aussi des biens et des ressources essentielles, comme l'eau potable. Il faut savoir que nous avons mis en place un critère incitatif. Nous accordons un financement avec un taux qui est fixé. En revanche, le taux peut être minoré en fonction de la performance environnementale du navire. Nous essayons de modéliser ce que peut être la vraie finance verte et nous disons : si vous atteignez ou dépassez les objectifs de réduction de carbone, si c’est vraiment un investissement vert, nous réduirons notre rentabilité. C’est un système de bonus-malus que nous trouvons intéressant ».
Dans les autres projets accompagnés par la Banque des Territoires, on peut noter également son rôle clé dans le déplacement stratégique du bourg de Miquelon pour contrer les menaces de submersion maritime.
Une empreinte territoriale marquée
Avec une croissance de ses prêts sur livret A de 10 % dédiés à la transformation écologique et à la cohésion sociale dans la zone Pacifique et à Saint-Pierre-et-Miquelon, de nouvelles offres en faveur du logement social et intermédiaire, et une forte mobilisation auprès des collectivités locales, la Banque des Territoires maintient son engagement en faveur de l’économie et des infrastructures des territoires des Outre-mer.
« En 2023, la Banque des Territoires a permis l’acquisition et la construction de 171 logements sur le seul territoire de la Nouvelle-Calédonie ». Cela ne l'empêche pas de continuer à accompagner les professions juridiques, pour un égal accès au droit. En tant que banquier et consignataire du service public de la justice, l’institution a accompagné les notaires, commissaires de justice, administrateurs et mandataires judiciaires, greffiers des tribunaux de commerce, à hauteur de plus de 4 millions d’euros rien que sur la zone Pacifique.
« La Banque des Territoires sécurise également les intérêts des justiciables par le dispositif de la consignation : 2,2 millions ont été consignés, portant à plus de 100 millions les consignations gérées par la Caisse des dépôts sur la zone », indique l’enseigne. « Cela fait partie de nos missions historiques », confirme Hervé Tonnaire. « Nous sommes un acteur neutre qui gérons des fonds. La consignation, c’est également la protection des grands enjeux, notamment de l'environnement. Quand on parle du nickel, par exemple, nous avons près de 100 millions d’euros qui sont consignés pour prévenir des risques environnementaux ».
L’acteur économique souhaite également mettre en place des outils qui permettraient d’accompagner de grands projets sur le très long terme, comme ces précédentes années, mais aussi d’autres projets, à plus petite échelle, pour répondre aux besoins croissants des territoires ultramarins.
Abby Said Adinani