Les trois enfants qui ont perdu la vie se trouvaient à bord d'une pirogue transportant environ vingt personnes sur le fleuve Maroni.
«Trois des quatre personnes portées disparues samedi suite à l'accident de pirogue ont été retrouvées décédées ce dimanche», a précisé le colonel Vincent Rouchouse, numéro deux de la gendarmerie en Guyane française, dans le Nord-Est de l'Amérique du Sud.
La pirogue, partie de Maripasoula, se rendait à Saint-Laurent-du-Maroni via le fleuve, frontalier avec le Suriname, et transportait «une vingtaine de personnes» selon le maire de Grand-Santi, Félix Dada.
L'embarcation a chaviré alors qu'elle descendait le saut (rapide) Poli Goudou, connu pour sa «dangerosité» et situé à une trentaine de minutes de Grand-Santi, a précisé Félix Dada.
Le préfet de la Guyane Antoine Poussier s’est déplacé ce dimanche à Grand-Santi en fin de journée pour faire le point sur les recherches en cours. À cette occasion, il a pu présenter ses condoléances à la famille des victimes. «Tous les enseignements de cet accident dramatique devront être tirés pour améliorer la sécurité des déplacements sur le fleuve.», précise le communiqué de la Préfecture de Guyane.
Identités non confirmées
Tous les passagers de la pirogue ont réussi à rejoindre la rive, sauf les quatre enfants. Leurs identités n'ont pour l'instant pas été confirmées mais il pourrait s'agir de quatre enfants d'une même fratrie, selon le maire et les réseaux sociaux.
L'accident est survenu samedi après-midi, mais les autorités n'ont été alertées que vers 19 heures. Elles ont immédiatement engagé l'hélicoptère de la sécurité civile afin de rechercher les disparus.
Ni leurs identités ni leurs âges n'ont été confirmés par la gendarmerie. Il pourrait s'agir de quatre enfants d'une même fratrie, selon le maire et les réseaux sociaux. L'association des maires de Guyane a évoqué dans un communiqué au moins «deux enfants de moins de dix ans et d'une même fratrie».
Enquête ouverte
Une enquête va être ouverte pour homicide involontaire, a également indiqué le colonel Vincent Rouchouse.Le fleuve Maroni est officiellement non-navigable à cause de l'absence d'aménagements pour la navigation. Mais il est dans les faits emprunté quotidiennement par des milliers de personnes qui ont peu d'alternatives pour se déplacer dans cette partie isolée de la Guyane, non-reliée au réseau routier, où seuls de petits avions circulent en plus des pirogues, plus nombreuses et moins chères.
«Ce drame nous rappelle que l'enclavement tue en Guyane, cette tragédie, encore une, nous crie à l'oreille à quel point ce territoire est un cimetière confiné», a réagi dans un communiqué Philippe Dekon, président du collectif Apachi, qui porte en Guyane le combat du désenclavement de ce territoire grand comme le Portugal mais où seulement 440 km de routes nationales et 370 km de routes départementales existent.
Avec AFP