Après une séquence sur le dispositif 100% contrôle à l'aéroport Félix Eboué, une cérémonie républicaine en hommage à Arnaud Blanc, gendarme tué l'an dernier lors d'une opération de lutte contre l'orpaillage illégal, Emmanuel Macron a effectué une visite du marché aux poissons à Cayenne pour un temps d'échanges avec les acteurs de la filière pêche. Une séquence au cours de laquelle le chef de l'Etat a fait plusieurs annonces. 

Après une cérémonie républicaine en hommage au gendarme Arnaud Blanc, victime de l'orpaillage illégal et un bain de foule sur la place des Palmistes, le Président de la République Emmanuel Macron a poursuivi son déplacement au marché d'intérêt régional de Cayenne, autour d'une séquence consacrée à la pêche.  Accompagné du président du comité des pêches de Guyane Léonard Ragnauth, Emmanuel Macron avec le Sécretaire d'Etat en charge de la mer Hervé Berville et Marie Guévenoux, ministre délégué en charge de la mer a été sensibilisé durant une heure par les acteurs de la filière sur les problématiques du secteur.  « ll faut qu'on occupe notre mer» a souligné un pêcheur au Président de la République, l'interpellant sur la forte concurrence des pêcheurs guyaniens, ou surinaméens. « Je vois qu'on se fait piller et on n'attrape pas la valeur qu'on devrait attraper chez nous», a reconnu Emmanuel Macron.« Avec les bons moyens, on pourrait doubler notre production», a renchérit un autre acteur.  Les acteurs de la filière ont également insisté sur la vétusté des navires de pêche et sur la nécessité de renouveler la flotte de pêche mais également sur la taxation de 15% qui frappe les pêcheurs concernant l'importation de leurs produits. 

Des sujets auxquels le Président de la République a répondu par plusieurs annonces. «Ils ne sont pas neufs, ces problèmes. Le sujet de la pêche et notre ressource sur ce sujet ne s'est pas amélioré ces dernières années. Il ne s'est pas amélioré parce qu'il y a de la prédation des voisins. Il ne s'est pas amélioré parce qu'on n'a pas réglé le problème de l'investissement pour renouveler nos bateaux».

Sur la problématique de la pêche illicite, Emmanuel Macron a annoncé une intensification des dispositions de contrôle contre la pêche illégale et contre la commercialisation illégale. «On va multiplier les opérations de démantèlement comme celles qui se sont conduites ici-même contre les marchés clandestins et tous ceux qui vous concurrencent de manière déloyale. Mais surtout, on va intensifier à la fois les contrôles et les destructions de navires qui vous font de la concurrence», a déclaré le Président de la République en précisant la mise en place de cette mesure sous un délai d'un mois. 

Autre mesure annoncée par Emmanuel Macron, de nouveaux outils de pêche pour les pêcheurs guyanais. «Suite aux dernières discussions qu'on a eues avec la présidente de la Commission européenne, on s'est donné la capacité de renouveler 25 bateaux, au moins, cette année. (…)L'ensemble des guichets s'ouvriront au plus tard en septembre. Donc ça va être entre juillet et septembre, on va les ouvrir progressivement, au plus tard en septembre, tous seront verts pour que dès cette année, on ait justement ces 25 bateaux, dont certains sont des plus de 18 mètres et qui permettront de faire de la pêche hauturière, de répondre à la demande qui est la vôtre depuis des années.».

Le chef de l'Etat a également promis la fin de la taxation du vivaneau guyanais à l'import. « Le vivaneau péché dans nos eaux doit être considéré comme du vivaneau français.Sur ce volet-là aussi, on va faire atterrir la disposition et ramener la taxe à ce que, par ailleurs, ont nos voisins et concurrents, même quand ils ne sont pas en Union européenne, et donc être à 0 %», a-t-il poursuivi. 

Enfin, Emmanuel Macron a souligné le renforcement de la formation et attirer des jeunes guyanais vers ce secteur porteur. «Il est essentiel que, dès maintenant, on intensifie le travail de formation et qu'on le poursuive dans les années à venir pour qu'on puisse avoir nos jeunes qui véritablement accèdent à ces métiers et nous permettent de sécuriser la filière dans la durée». 

« Cela rentre pleinement dans nos demandes »

Des annonces qui ont satisfait dans l'ensemble Léonard Ragnauth président du comité des pêches de Guyane. «C'est inédit car Emmanuel Macron a passé plus d'une heure au marché aux poissons et c'est une victoire. Sur les annonces, cela rentre pleinement dans nos demandes dans la lutte efficace contre la pêche illégale. Il a parlé du renouvellement de la flotte et on a acté un nombre de 25 navires. (...) C'est une victoire car il faut des unités nouvelles pour la sécurité des marins, pour la sécurité alimentaire et la pénibilité en mer. Il y a un signe d'espoir car cela fait des années qu'on travaille sur le sujet, il a fallu attendre que le président de la République arrive pour dire que finalement c'est compris. On espère avoir des résultats probants très rapidement» a salué Léonard Ragnauth tout en précisant être vigilant sur les éléments annoncés.

Après plus d'une heure de déambulation, le chef de l'Etat a pris la direction d'une exploitation agricole dans la commune de Matoury. Il poursuivra ensuite son déplacement à Camopi avec les habitants et les agents du Parc amazonien de Guyane. Emmanuel Macron abordera les thématiques de la préservation de la biodiversité de la forêt amazonienne et la lutte contre l'orpaillage illégal. Le Président de la République terminera sa première journée de visite avec une rencontre au conservatoire de Cayenne avec les élèves de l’Opéra de Paris et une remise collective de médailles.