Depuis le 5 décembre 2023, la compagnie Guyane Fly a commencé à assurer les vols intérieurs après avoir reçu l’aval de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), qui lui a attribué la Délégation de Service Public (DSP) provisoire de 7 mois. Si la compagnie a déjà transporté plus de 2.500 personnes avec 3 appareils opérationnels, ses débuts se sont montrés complexes, notamment en raison du dossier Air Guyane, qui n’est toujours pas clos à ce jour.
Il y a un peu plus d’un mois, la CTG attribuait sa DSP provisoire de 7 mois à un groupement composé de Guyane Fly, Vanair et Jet Airways, avec une offre proposant la reprise de 40 anciens salariés et un investissement de 7,7 millions d’euros. Depuis le début de ses activités, la compagnie a déjà transporté plus de 2.500.
Franck Louison, le président de Guyane Express Fly dresse le bilan de ces dernières semaines, au micro de notre partenaire de Radio Péyi : « Bien sûr, il y a de la critique, forcément, parce que comme vous l’avez compris, c’est quelque chose qu’on démarre de 0, on n’a eu aucune aide techniquement sur cette affaire. Je rappelle qu’on s’est fait éjecter à Pointe-à-Pitre lors de notre proposition de reprise. Il a fallu trouver des solutions palliatives, grâce aux anciens salariés d’Air Guyane qui ont été très coopératifs avec nous et qui nous ont encouragés à ne pas lâcher. Malgré tout cela, ça démarre bien. Pour vous donner un exemple, a l’heure d’aujourd’hui nous avons déjà transporté plus de 2.500 passagers, nous avons 3 avions en vol avec plusieurs membres d’équipage, et on a commencé à intégrer nos pilotes guyanais, ce qui était prévu, y compris pour le personnel au sol, parce que ça n’a pas été simple par rapport à leur situation de licenciement avec le liquidateur ».
Pour le président de Guyane Fly, le mécontentement d’une partie des usagers est compréhensible et légitime, mais ces derniers ne doivent pas oublier le contexte particulier de l’établissement de la compagnie en Guyane depuis le début du mois de décembre 2023 : « Ça a été très compliqué et c’est encore très compliqué. Je vous rappelle qu’on n’a toujours pas accès aux hangars, aux bureaux, c’est toujours sous la coupole d’Air Guyane via le liquidateur qui n’a pas encore libéré les lieux, donc faire fonctionner une compagnie aérienne sans vraiment les moyens, les bâtiments, les bureaux nécessaires à la fois pour les pilotes et le personnel, ce n’est pas quelque chose de simple. Nous avons des bureaux à l’extérieur de l’aéroport, entre temps, nous travaillons en partenariat avec la Chambre de Commerce, qu’on remercie au passage et qui sont très coopérant avec nous, pour permettre à la compagnie de travailler durant ces 7 mois ».
Malgré ces conditions peu communes, et d’autres difficultés tierces, Franck Louison, se veut optimiste, et insiste sur le fait que la majorité des problèmes a déjà été traité en l’espace d’un mois : « Je confirme qu’il y a eu pas mal de couacs au démarrage, notamment sur la partie commerciale, parce que c’est quand même un jumelage avec 3 identités différentes qui n’est pas simple à manœuvrer. Moi, je travaille 24 sur 24 pour ne pas perdre la face, ce n’est pas quelque chose de simple, et je comprends parfaitement les usagers qui viennent nous porter leur mécontentement. On travaille dessus pour améliorer au maximum par rapport à la liste que nous avions reçu tout au début, en 1 mois, nous avons réglé 80% des problèmes ».
Damien CHAILLOT