Dilo, l'unique entreprise de production d'eau minérale en Guyane, lutte contre l’installation d’une entreprise d’enfouissement de déchets à quelques kilomètres de son usine située à Tonnégrande. Détails avec notre partenaire Radio Péyi.
Dilo, la seule entreprise guyanaise qui met en bouteille de l’eau potable sur le territoire, a organisé une conférence de presse hier dans ses locaux. Car ce jeudi 20 juin, la CTG va délibérer pour déclasser une zone forestière située à 4 kilomètres de l’usine Dilo afin de construire une ISDND, une Installation de stockage de déchets non dangereux.
Mais les riverains, les agriculteurs, ainsi que les dirigeants de Dilo se disent inquiets sur cette potentielle installation de ce centre d’enfouissement des déchets.
Cette activité est par ailleurs très contrôlée par l 'Agence régionale de la santé, le producteur d’eau locale doit assurer de la qualité des produits qu’il met sur le marché. Actuellement, Dilo produit en moyenne 12 000 bouteilles par an. L’industrie espère multiplier sa production en construisant et installant de nouvelles capacités de production.
Il sera aussi question de passer de 20 salariés à 40. Il y a un vrai enjeu économique et social qui est en danger, explique Georges Euzet, directeur d’exploitation de Dilo : “Les aménageurs de Guyane, les élus de la Collectivité territoriale de Guyane, s'ils font un mauvais choix, ils vont nous mettre des centaines d'agriculteurs, des familles, une entreprise de production de bouteille d'eau locale en grande difficulté. Et ce qui est regrettable, c'est qu'on implante un tel projet. Là où il y a des gens qui sont là depuis 40 ans, 50 ans et nous 20 ans. Alors que nous nous battons pour effectuer un travail de qualité. Ce qui ensuite est vraiment très regrettable, c'est qu'on va transformer une forêt en décharge”
C’est aussi une agriculture bio qui est menacée selon les exploitants agricoles du secteur. Pour Jean-Yves Tarcy, président du syndicat agricole le Grage, Groupement Régional des Agriculteurs de Guyane, elle pourrait entraîner des conséquences sur la production des agriculteurs : « Je pense qu'on peut encore trouver d 'autres lieux pour installer ce genre de projet et éviter justement que ça impacte d 'autres activités, notamment l'activité agricole ».
Même son de cloche pour l’association de protection de l’environnement de Quesnel Trois Rois (APEQT). Elle représente l’opposition des riverains et des agriculteurs au projet de construction de cette zone d’enfouissement. « Cette ISDND représente un fort risque de pollution et est contradictoire » selon Carole Amposta, présidente d’APEQT
Le Grage et d’autres syndicats agricoles invitent les agriculteurs à manifester jeudi (20 juin) à manifester devant la CTG pour protester contre la construction de cette zone d’enfouissement.
Par Radio Peyi
