En marge du déplacement d'Elisabeth Borne en Guyane, le collectif Apachi s'est entretenu avec les membres du cabinet d’Élisabeth Borne - dont Frédéric Joram, conseiller technique outre-mer - autour de la problématique du désenclavement du territoire, un sujet de longue date toujours prégnant en Guyane. Si aucune annonce officielle n’a été faite, le collectif se montre confiant quant à l’avenir de ce vaste projet territorial. Focus avec l’interview de Philippe Dekon, le président du collectif Apachi, par nos partenaires de Radio Péyi.
Une rencontre avec les membres du cabinet d’Elisabeth Borne à l’occasion de la venue sur le territoire de la première ministre, à défaut de pouvoir la rencontrer directement, mais qui a permis à nouveau d’évoquer la lourde problématique du désenclavement de la Guyane et de son manque d’infrastructures routières, véritable frein à son développement économique pour le collectif Apachi.
Si, de fait, aucune annonce n’a été faite sur le sujet, le collectif se montre confiant à l’issue de la rencontre, au vu des récentes améliorations des échanges entre le collectif et l’Etat français, comme l’explique Philippe Dekon, président du collectif, au micro de Radio Péyi : « Nous, collectif Apachi, nous sommes optimistes, parce que nous arrivons à un moment où la commission ad hoc a déjà été créée officiellement au niveau de la CTG, donc ça veut dire que désormais nous avons les outils pour pouvoir créer et mettre en place un projet de désenclavement pour la Guyane. Donc, désormais, on a ce qu’il faut pour travailler. Les uns les autres seront autour d’une table pour réfléchir à ce projet guyanais (…) Je pense qu’à partir de là, nous pourrons dire à l’Etat « voici ce que nous avons, combien ça coûte, ce que nous voulons, et voici notre participation pour la Guyane ». Donc je pense qu’une fois qu’on a ça, on verra beaucoup plus clair l’avenir. J’ai envie d’ajouter qu’on n’a jamais été aussi loin sur cette problématique de désenclavement jusqu’à présent dans l’histoire de la Guyane ».
Si les possibilités d’échanges se sont améliorées et que certains points évoluent dans le bon sens, le président du collectif Apachi tempère en rappelant des discussions parfois difficiles : « Il faut dire les choses telles qu’elles sont, l’Etat minimisera toujours le désenclavement de la Guyane. Le député Castor nous le répète très souvent, ce n’est plus dans le logiciel de l’Etat de vouloir faire des routes. Mais la particularité de la Guyane fait que, de toute façon, les uns les autres savent très bien que la Guyane a beaucoup de retard à rattraper dans ce domaine-là en particulier pour se développer tout simplement (…) Donc l’Etat est réticent sur ce sujet-là, mais depuis le début de notre combat, nous avons vu des ouvertures de l’Etat, parce que n’oubliez pas que jusque-là, on ne pouvait pas s’assoir autour de la même table avec l’Etat pour parler de ça. Désormais, le collectif Apachi est reçu comme un interlocuteur de l’Etat, donc nous avançons, et nous avançons vers ce projet-là de manière inéluctable, et ça, nous en sommes persuadés ».
Il n’en reste pas moins que le dossier du désenclavement du territoire reste une « nécessité vitale », selon le collectif, qui insiste sur ce terme dans les différents échanges avec le gouvernement : « Nous répétons les mêmes choses. Nous ne changeons pas de combat, nous voulons un désenclavement terrestre pour la Guyane. Quand on a été reçu par le ministre des Transports à Paris, on avait déjà répété et dit au ministre cette nécessité vitale, nous répétons les mêmes termes, parce que c’est vital, de désenclaver totalement la Guyane. Et ce que nous avons aussi dit lors de cet entretien à Maripasoula, ce sont les mêmes choses (…) Ce que nous refusons en revanche, c’est que ce désenclavement soit par petits bouts, non, il faut qu’il y ait une vision d’ensemble pour désenclaver le territoire Guyanais ».
Damien CHAILLOT