La grève se poursuit et se durcit au sein d'Air Guyane, les pilotes de la compagnie guyanaise, majoritairement en grève, n’assurant plus les rotations intérieures. Les communes enclavées sont touchées, principalement celle de Saül, entièrement dépendante des lignes aériennes intérieurs pour ses approvisionnements.
Après plusieurs semaines de trouble en interne au sein de la compagnie Air Guyane, 14 pilotes sur les 15 que compte la compagnie sont maintenant en grève, n’assurant plus les vols traditionnels de l’intérieur.
La situation n’est plus tenable selon Serge Varing, commandant de bord et délégué syndical, représentant du personnel, qui résume la position des pilotes au micro de Guyane la 1ère :
« On ne sait pas comment on va être rémunéré, c’est quand même un peu embarrassant pour un salarié qui travaille, de ne pas savoir de quelle façon il va être rémunéré ».
En première ligne, la commune de Saül, dépendante du pont aérien pour ses approvisionnements et transports de passagers. Face à la situation, la préfecture de Guyane a mis en place un pont aérien vers la commune de Saül, a l’aide d’un hélicoptère de la sécurité civile, mais dont la capacité de transport et de fret est très limitée.
Pour Tracy Timane, 2e adjointe de la commune de Saül, déléguée aux transports : « Ce qui devient difficile et répétitif, c’est ce problème avec les difficultés d’Air Guyane. À partir du moment où il y a une difficulté aérienne, la commune de Saül est impactée ».
De son côté, Christian Marchand, directeur d’Air Guyane, assure au micro de Guyane la 1re mettre tous les moyens possibles en œuvre pour apporter des solutions, malgré une situation difficile : « Il y a une commune qui a toute mon attention, c’est celle de Saül, qui est aux abois. Moi, j’essaye de trouver des solutions, de convaincre des gens, on va peut-être trouver des solutions dans les heures ou les jours qui viennent, mais croyez bien que si je ne gère pas la grève, j’essaye de trouver des solutions à minima, pour qu’un minimum de services soient rétablis avec le peu de moyens que nous avons ».
Si l’appel à des sociétés d’hélicoptères privés sont attendus dans les jours prochains pour les ravitaillements, les représentants des communes enclavées témoignent des difficultés induites par la situation au sein d’Air Guyane, à l’image de Serge Anelli, maire de Maripasoula
« Nos populations de Maripasoula et des communes enclavées souffrent, parce que c’est par cette voie que nous pouvons véritablement sillonner rapidement. Nous avons la voie fluviale, certes, mais c’est une autre perte de manche. Aujourd’hui, je souhaite apporter mon soutien à la population de Maripasoula qui souffre, et je voulais vous dire que ça impacte fortement et lourdement l’économie locale (…) quand Air Guyane ne fonctionne pas, les distributeurs aussi ne fonctionnent pas, parce qu’il n’y a pas de liquidités (…) Nous tenons à ce que la solution soit trouvée aussi rapidement que possible, par les personnes qui doivent logiquement répondre à la continuité territoriale et pour que tout le monde y trouve son compte ».
Damien CHAILLOT