Rejoignant trois autres structures déjà existantes à Cayenne et Matouri, une nouvelle permanence d'accès aux soins a ouvert ses portes au mois de février à Macouria, dans le quartier de Soula. Ces structures permettent une meilleure proximité pour l'accès aux soins, à destination des personnes en situation de difficulté ou de précarité.
Mis en place par le Centre Hospitalier de Cayenne, cette antenne d'accès au soin est composée de médiateurs, d'infirmiers et de médecins, a déjà accueilli plus de 140 personnes dans son optique de fournir un accès au soin facilité pour tous. Qu'il s'agisse de problématiques de rupture de droits sociaux, de mobilité, la grande majorité des personnes reçues sont en situation de grande précarité. La mise en place de ces centres permet d'apporter une aide au niveau individuel, mais aussi collectif, en agissant en prévention avant des cas d'hospitalisation ou de maladies aggravées, telles que diabète, hypertension, ou même des pathologies infectieuses comme la tuberculose.
Pour Claire Boceno, docteur qui officie au centre: « On a un public quasi-exclusivement constitué de gens qui n'ont pas de droits de sécurité sociale ouvert ou qui sont en rupture de droits sécurité sociale. Il y a deux objectifs, le premier c'est l'accès au soin aux personnes qui en ont besoin, pour éviter qu'il s'aggrave, que leur pathologie chronique s'aggrave, pour éviter qu'ils soient hospitalisés et qu'ils passent aux urgences (…) C'est aussi éviter l'aggravation de pathologies infectieuses et contagieuses, la tuberculose par exemple, pouvoir traiter des gens qui n'auraient pas de droits ouverts mais qui auraient des maladies contagieuses et qui pourraient poser problème au niveau de la communauté dans laquelle ils vivent ».
Mais au-delà du simple accès au soin, le travail en coordination avec les médiateurs de santé permet aussi à ces personnes de bénéficier d'un suivi pendant 6 mois, aboutissant quand cela est possible à l'ouverture de leurs droits, mais aussi d'un accompagnement vers une autonomie leur permettant ensuite de se diriger vers les structures de soin classiques, en adéquation avec leurs droits sociaux.
Damien CHAILLOT