La cour administrative d'appel de Bordeaux a validé mardi l'autorisation environnementale accordée par l'Etat en vue de l'implantation d'une centrale thermique au Larivot, près de Cayenne, objet d'une intense bataille entre écologistes et EDF.
En octobre 2020, le préfet de la Guyane avait délivré une autorisation environnementale en vue de la construction d'une grande centrale en bord de mer alors que l'approvisionnement en électricité de ce territoire ultramarin est fragile.
La centrale du Larivot, sur la commune de Matoury, doit fonctionner aux biocarburants liquides, ce qui nécessite l'importation de grandes quantités d'agrogazole et la construction d'un oléoduc de 14 kilomètres pour les acheminer. Un projet "cher, inutile et dangereux pour l'environnement", accusent des associations écologistes qui ont porté le dossier en justice.
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L'autorisation environnementale avait été annulée par le tribunal administratif de Cayenne en avril 2022, au motif que l'administration ne justifiait pas de l'absence de solutions alternatives satisfaisantes au site d'implantation retenu.
La cour administrative d'appel de Bordeaux a annulé mardi ce jugement. Dans son arrêt, "elle valide l'analyse du préfet de la Guyane qui avait estimé qu'il n'existait pas de solution satisfaisante autre que celle retenue pour l'implantation de la nouvelle centrale thermique et ne fait droit à aucune des autres critiques formulées à l'encontre de l'arrêté préfectoral", selon un communiqué de cette juridiction.
Cette décision "ouvre la voie à une reprise du chantier de construction de la centrale dès la fin de la saison des pluies", a réagi dans un communiqué EDF-PEI, la filiale de l'énergéticien qui porte le projet. "Ce chantier sera le plus grand projet confié à des entreprises locales guyanaises. Avec la future centrale du Larivot, EDF PEI s'inscrit résolument dans la transition énergétique de la Guyane et contribue à atteindre un mix électrique 100% EnR (énergies renouvelables) à l'horizon de 2030", affirme l'opérateur.
Pour les opposants au projet, la bataille n'est cependant pas terminée: une nouvelle audience devrait avoir lieu le 7 mars, concernant cette fois le permis de construire.
Avec AFP