En Guyane, il reste des zones blanches, où aucun réseau ne passe, même le long du littoral, où se concentre la majeure partie de la population. L’Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des postes et de la distribution de la Presse (Arcep) a publié son enquête de qualité de service mobile sur la Guyane, après avoir réalisé quelque 80 000 mesures. L’étude montre une qualité fournie par les opérateurs en amélioration par rapport aux années précédentes, malgré ces disparités. Focus grâce à l’interview de Camille Bourguignon, cheffe de l'unité couverture et investissement mobile à l'Arcep, par nos partenaires de Radio Péyi.
En Guyane, la qualité de prestation et la couverture des réseaux mobile ont connu une nouvelle amélioration notable en 2022, dépendante des particularités du territoire et des choix stratégiques des opérateurs, explique Camille Bourguignon : « Les cartes de couverture des opérateurs que publie l’Arcep, montrent effectivement qu’on peut avoir des niveaux de couvertures qui sont variables en fonction des opérateurs. Cela peut être dû au positionnement des pylônes, au relief, au couvert végétal, au positionnement des antennes des opérateurs qu'eux choisissent d’implanter (…) cela relève du choix stratégique des opérateurs, et c’est pour cela que côté Arcep on publie ces cartes de couvertures qui permettent aux usagers, en fonction de leur lieu de vie, de leurs habitudes de choisir l’opérateur qui couvre le mieux ».
Une progression importante, celle du réseau 4G, qui permet un accès simplifié à internet haut débit via réseau mobile :
« La couverture progresse. Les réseaux continuent de se déployer, notamment les réseau 4G, qui sont ceux qui apportent des services de très haut débit mobile aux utilisateurs. Pour vous donner quelques éléments, fin 2022, 91 % des Guyanais sont couverts par au moins 3 opérateurs en 4G mobile, et c’était 87 % un an auparavant ».
Les mesures permettant d’aboutir à une carte détaillée de la couverture réseau et des qualités de services réalisées par l’Arcep est un véritable outil d’utilité publique, mais aussi un facteur d’incitation à l’amélioration des prestations entre opérateurs : « Les opérateurs entre eux, ça leur permet de se comparer entre eux, et donc d’avoir un effet bénéfique pour les inciter à améliorer leur performance (...) cela peut être aussi pour une entreprise, qui souhaiterait changer son lieu d’implantation et qui pourrait avoir envie de savoir quel opérateur couvre son nouveau lieu d’implantation ».
Cependant, de fortes disparités restent visibles, notamment en raison de la topographie et de la répartition de la population particulière du territoire, facteur déterminant des choix des opérateurs : « La Guyane est un territoire particulier avec la présence de la forêt amazonienne sur une grande partie de son territoire. De ce point de vue-là, si on regarde la couverture en surface est bien inférieure à d’autres territoires français. On a effectivement cette zone littorale où se concentre la population et là clairement, à l’intérieur de la Guyane, on voit que cette zone est mieux couverte que les centres-bourgs de l’intérieur. Dans les zones qui sont les plus isolées, ces couvertures mobiles plus limitées se ressentent sur la qualité de service et sur les résultats de l’enquête de qualité de service ».
Damien CHAILLOT
