Guyane : Face à la recrudescence des cas de dengue, la CPTS lance un protocole de surveillance de la dengue à domicile, la préfecture acte un arrêté pour l’enlèvement des épaves et dépôts sauvages

© Collectivité territoriale de Guyane

Guyane : Face à la recrudescence des cas de dengue, la CPTS lance un protocole de surveillance de la dengue à domicile, la préfecture acte un arrêté pour l’enlèvement des épaves et dépôts sauvages

Alors qu’un pic épidémique de dengue est observé en Guyane, avec une des cas observés au cours des dernières semaines, la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) Centre Littoral Guyanais initie une expérimentation avec un protocole de surveillance de la dengue à domicile par un infirmier libéral. Le dispositif vise à coordonner la surveillance et la prise en charge des patients positifs à la dengue, présentant des signes cliniques d'alerte dans l’optique de réduire la pression sur les structures hospitalières et de minimiser les risques de prise en charge tardive en milieu hospitalier, explique l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Guyane dans sa Lettre Pro. En parallèle, la préfecture a annoncé une procédure accélérée pour l’enlèvement des véhicules hors d’usage (VHU) et autres dépôts sauvages.



Un protocole qui concerne les patients atteints de dengue, pour lequel tous les médecins et infirmiers libéraux volontaires sur le territoire de la CPTS, ainsi que les laboratoires d’analyses et les praticiens hospitaliers, sont appelés dans sa mise en œuvre.
Dans les faits, le protocole, encadrant une surveillance médicale à domicile, sera déclenché dès qu'un patient présentera des signes cliniques d'alerte de la dengue et aura consulté un médecin, et articulé en 4 étapes.

La première, le médecin prescrit, à l'aide d'une ordonnance type, un prélèvement à faire en laboratoire ou à domicile.
Ensuite, si la sérologie est positive et que le patient présente des signes d'alerte, le médecin délivre une ordonnance type de bilans complémentaires et de suivi à domicile par l'infirmier pour une durée de 7 jours, avec un passage par jour.
Alors, chaque jour, l’infirmier se rendra au domicile du patient pour effectuer un suivi et évaluer la stabilité du patient à partir d’une grille d'évaluation type.
Enfin, à l'issue du suivi, l’infirmier libéral fera remonter à la CPTS Centre Littoral Guyanais uniquement la fiche de suivi patient pseudonymisée par messagerie sécurisée, par voie postale ou par dépôt à la Domus Médica de Cayenne à la fin de l’expérimentation.
Les ordonnances type seront fournies aux médecins, de même pour le bilan biologique de surveillance à destination des infirmiers libéraux et la liste des participants pour orientation. Pour les patients nécessitant une hospitalisation, une coordination spécifique sera assurée avec le médecin d’astreinte de l’Unité des Maladies Infectieuses et Tropicales (UMIT), précise l’ARS.

Du côté de la préfecture, le préfet de Guyane, Antoine Poussier, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) Gabriel Serville, et le directeur général de l’ARS Dimitri Grygowski se sont réunis, avec leurs services, à la préfecture pour faire le point sur la situation de la dengue et les mesures de lutte contre l’épidémie.
Des rencontres qui seront renouvelées chaque semaine, et dont, à l’issue de cette première, Antoine Poussier a annoncé une procédure accélérée pour l’enlèvement des véhicules hors d’usage (VHU) et autres dépôts sauvages, acté par un arrêté préfectoral publié ce jeudi 8 février 2024.

L’arrêté prévoit que chaque propriétaire ou occupant de terrain doit éliminer en urgence les épaves, carcasses de véhicules hors d’usage, pneumatiques usagés, déchets encombrants, déchets végétaux encombrants et déchets végétaux d’élagage et « tout déchet pouvant constituer un gîte larvaire pour le moustique », à l’exception des installations de stockage agréées.
En cas de défaillance, le maire peur ainsi mettre en demeure le maître des lieux de procéder à l’élimination des déchets dans un délai de trois jours ouvrés. En cas de non-respect, le maire fait procéder à leur élimination à ses frais.
À l’issue de cette réunion, Gabriel Serville a annoncé de nouvelles rotations de l’épandeur de la CTG à Cayenne et à Kourou, ainsi qu’à Saint-Georges jusqu’au 25 février 2024. 

 

Damien CHAILLOT