A Matoury, entouré d’exploitants agricoles de Guyane, le président de la République a annoncé sa volonté de « clarifier le cadre européen » sur la déforestation pour « sécuriser l’activité agricole » guyanaise. Il a aussi annoncé 250 000 euros pour la Safer, qui gère le foncier agricole en Guyane.
« On a un sujet réglementaire qu'on va régler, qui est celui de la déforestation » a expliqué Emmanuel Macron depuis Matoury en Guyane, sur une séquence dédiée à l’agriculture. « On va clarifier le cadre européen pour pas qu'il y ait d'ambiguïté et qu'on sécurise pleinement l'activité agricole » a-t-il ajouté, soulignant ici « des combats qu'on doit mener en Europe ».
Appelant à « prendre en compte la logique et les différences » des RUP, le chef de l’État a estimé le « besoin de surface agricole utile réelle de l'ordre de 20 à 30 000 hectares d'ici 2030 ». « On va clarifier le cadre de la déforestation pour qu'on puisse faire ces activités agricoles » a-t-il insisté, citant aussi l’agroforesterie et la sylviculture.
Sur la gestion du foncier, le président a annoncé une enveloppe de 250 000 euros par an en fonctionnement, mobilisée par l’État et la Collectivité territoriale, pour « aider la Safer » de Guyane dans ses missions, c’est-à-dire mettre à disposition du foncier « pleinement viabilisé, qui soit donc débroussaillé avec des routes ou des pistes d'accès, avec l'électricité ». Il a aussi annoncé une « autorité unique », sous le préfet, « pour simplifier la mise en route et la déclinaison concrète de tout ce qui doit être fait côté État pour que les choses aillent (…) le plus rapidement possible, parce que nous sommes en retard ».
Pour aider les jeunes agriculteurs à s’installer, Emmanuel Macron appelle à une simplification des dispositifs et à une meilleure « visibilité du financement », à la fois sur la filière fruits et l’élevage. Il appelle aussi à « ouvrir de la formation » et « donner les compétences ». « On ne peut pas décider de doubler une filière dont le sous-jacent serait de dire qu’elle ne peut pas faire travailler les Guyanaises et les Guyanais », a-t-il insisté.
« Il faut pouvoir avoir des résultats dans les meilleurs délais, parce qu'on a cet objectif de souveraineté alimentaire à 2030, mais on a surtout la volonté de donner un avenir aux jeunes, aux générations suivantes » a conclu le chef de l’État.