Guyane : EDF mise sur la biomasse liquide pour la centrale du Larivot

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Guyane : EDF mise sur la biomasse liquide pour la centrale du Larivot

La lutte pour la centrale du Larivot n'est pas terminée. Si le projet de EDF PEI a été mis à l'arrêt pendant l'été suite aux demandes de recours en référé d'associations écologiques, puis confirmé par le tribunal un mois plus tard, la société productrice d'énergie prépare son appel devant le tribunal administratif. Des éléments nouveaux permettent au fournisseur d'électricité de se montrer confiant et mise sur la biomasse liquide.

La réunion du Comité local de concertation du projet de construction de la centrale du Larivot se tenait vendredi 8 octobre. Au sujet des échanges, les éléments à présenter au tribunal administratif afin de faire invalider l'ordonnance administrative du tribunal qui a stoppé les travaux de construction de la centrale.

Pendant ces quelques mois de crise autour du projet, plusieurs nouveaux éléments ont émergé. La première, la modification de la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE), qui dorénavant intègre la biomasse liquide dans les sources d'énergies propres utilisables sur le territoire. La seconde, la modification du schéma d'aménagement régional, dans lequel la centrale du Larivot a été inscrite par la Collectivité Territoriale de Guyane, et ce, postérieurement au référé du Tribunal Administratif. 

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Enfin, cette volonté d'intégrer la biomasse liquide dans le schéma de développement du territoire laisse envisager la possibilité de création d'une nouvelle filière de production, afin d'alimenter la Guyane, mais aussi les Antilles, en biomasse liquide. Des changements qui permettent au fournisseur d'énergie d'être “optimiste, confiant et serein dans l'avenir”, expliquait Alain Delorme, Directeur Général d'EDF PEI, au micro de nos confrères de Guyane la 1ère.

Olivier Mantez, membre de la Fédération régionale du BTP, était également au micro de Guyane la 1ère, confiant que le projet de centrale du Larivot était pour lui “une véritable chance pour la Guyane. Il y a sûrement une production à faire venir en Guyane, qu'on va créer, en sachant qu'aujourd'hui, les usines de Guadeloupe et Martinique doivent passer au biocarburant. Sur place, il n'y a pas de surface agricole suffisante, et pourquoi la Guyane ne fournirait pas le biocarburant pour la Guadeloupe, la Martinique, et la Guyane, ça serait extraordinaire”.

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Ainsi, EDF PEI prépare son dossier en appel autour de 4 axes majeurs. Le premier, le fait que la centrale ne fonctionnera uniquement qu'à la biomasse liquide. Le second, le potentiel de création d'une filière agricole et industrielle de la biomasse liquide, permettant l'alimentation du territoire, mais aussi son exportation. Le troisième, l'inscription de la centrale du Larivot au schéma d'aménagement régional de la Guyane. Enfin, quatrième axe, la situation de l’usine de Dégrad Des Cannes, en fin de vie, qui doit fermer fin 2022 et la nécessité de disposer d'une nouvelle usine afin de prendre le relais dans l'approvisionnement en énergie du territoire.

Damien Chaillot