Gérald Darmanin, invité par le groupe centriste de 21 députés, auteur de la motion de censure ayant failli renverser le gouvernement à l'Assemblée nationale lors de la réforme des retraites, s'est rendu en Guadeloupe moins de 24 heures pour une "visite politique", selon son entourage. Les députés du groupe Liot ont salué mardi des "échanges de qualité" avec Gérald Darmanin dont ils attendent "la matérialisation", à l'issue d'une rencontre dans le cadre de leurs journées parlementaires de rentrée.
Au cours de leur réunion de trois heures, les parlementaires du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) et le ministre de l'Intérieur ont discuté "de la question ultramarine, de la réforme constitutionnelle et du projet de loi immigration", a expliqué en conférence de presse Bertrand Pancher, député de la Meuse et président de Liot.
Si "les directions" évoquées par le ministre lors de cette réunion à huis-clos ont semblé satisfaire les parlementaires, notamment "une réforme constitutionnelle en deux temps d'ici fin 2024" et l'assurance d'un projet de loi immigration "équilibré", Bertrand Pancher a assuré rester "un groupe d'opposition", conscient de son poids dans la recherche par le gouvernement d'une majorité autour des futures lois présentées au Parlement. "On ne demande qu'à travailler avec de bonnes relations" mais "nous serons vigilants sur la suite donnée à ces échanges", a-t-il souligné.
Sur le sujet de la réforme constitutionnelle, « Le Ministre n'a pas fermé la porte. Il dit simplement que cela dépendra essentiellement des élus et des populations locales. Il a rappelé en 2003, une question a été posée concernant la fusion des compétences de la Région et du Département. Les Guadeloupéens avaient répondu non à cette collectivité unique. Cela signifie qu'il faut continuer à travailler, réfléchir, trouver le consensus qu'il faut. Gérald Darmanin a rappelé que rien ne peut se faire sans que le peuple soit interrogé. De mon point de vue, j'ai prôné un projet de développement économique, social et culturel de ce pays,découlera de la question posée. En tout état de cause, le respect de la Constitution voudrait que les Guadeloupéens soient interrogés sur le destin » a souligné le député de la Guadeloupe Max Mathiasin au micro de Cécile Loïal.
"Nous sommes un groupe parlementaire poil à gratter et nous comptons le rester", a de son côté mis en avant Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse.
Le groupe a par ailleurs annoncé à la place de Gérald Darmanin, empêché par la réserve électorale liée aux Sénatoriales, un nouveau déplacement du ministre "courant octobre" dans l'archipel, où il est fortement attendu sur le sujet de l'insécurité par les élus locaux mais également les forces de l'ordre locales. « Il nous a dit qu'il reviendrait faire des annonces. Dans mon entretien en tête-à-tête, j'ai rappelé que la cause de l'insécurité et la montée de la criminalité renvoie aux questions des trafics de drogue. Il n'y a pas de brigade canine en Guadeloupe, il est fou de ne pas avoir de chiens pour renifler la drogue. Il manque vraiment de moyens spécifiques. Il en a convenu et a promis de revenir pour faire des annonces. J'espère que ces annonces viendront rassurer les uns et les autres sur ces sujets » a confié le président du groupe parlementaire LIOT Bertrand Pancher.
Avec AFP et Radio Peyi
