Ce mardi, la Région Guadeloupe a effectué la présentation du GIP sargasses nommé SARGIP et à l’installation du comité de pilotage du SMO, au conseil régional à Basse-Terre. Une réunion qui s'est tenue en présence du directeur de cabinet du ministre délégué aux Outre-mer, du préfet de Région, du sous-préfet de Pointe-à-Pitre, d'élus régionaux et départementaux, du président de l'association des maires, des représentants de communautés d'agglomération et et de la CCI des îles de Guadeloupe.
Une nouvelle étape a été franchie à la Région Guadeloupe dans la cadre de la mise en place de l'opérateur unique en charge de la lutte contre les sargasses. En Guadeloupe, cet opérateur unique prend la forme d'un groupement d’intérêt public (GIP) adossé à un syndicat mixte ouvert (SMO). Pour rappel, Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer avait annoncé la mise en place d’un «service public anti-sargasses» qui concentre les besoins, les moyens, les mesures et les responsabilités sur chaque territoire (Guadeloupe, Martinique, les Iles du Nord).
Chacune de ces deux structures répond à des objectifs bien particuliers. Le GIP SARGIP aura pour rôle d’être l’interlocuteur de l’opérateur en charge de l’opérationnel, le coordinateur de l’action publique (planification, programmation pluriannuelle, définition des priorités)et d’être un communicant avec un rôle d’information à la population. Le syndicat mixte ouvert sera chargé de la réponse opérationnelle sur le territoire en fédérant les communes et les communautés d'agglomérations. Le SMO aura pour mission «de développer, déployer des grands outils (barrages, collecte amphibie en proche côtier) pour éviter les échouements, mobiliser la ressource humaine et la collecte des sargasses en 24h chrono».
La collectivité régionale a rappelé l'urgence de faire face à la collecte alors que le département connait ces dernières semaines des échouements réguliers d'algues sargasses. « Notre stratégie c'est d'éviter les échouements. Donc ça veut dire déployer des dispositifs onéreux, des barrages déviants, du matériel amphibie pour empêcher les échouements et d'autres dispositifs encore. Et les communes n'ont pas les moyens d'y faire face.1 kilomètre de barrage déviant c'est 25 millions d'euros, l'exploitation d'une année d'un barrage déviant, c'est plus de 300 000 €» a déclaré à RCI Guadeloupe la vice-présidente du conseil régional Sylvie Gustave dit Duflo qui présidait cette séance. La vice-présidente du conseil régional a par ailleurs souligné que « le financement des 4 millions d'euros annuels de l'État ne suffiront pas pour mener à bien ce challenge et relever le défi Sargasses en Guadeloupe»
Sylvie Gustave dit Duflo a indiqué également que la valorisation de ces algues sargasses doit être pris à bras-le corps. «Là aussi, c'est un autre enjeu, nos sites d'épandage sont saturés et sont en train d'être contaminés à l'arsenic contenu dans les sargasses. Vous comprenez qu'après la contamination à la chlordécone, on ne va pas refaire un remake avec une contamination à l'arsenic. Donc il faut être conscient de ça et être dans l'anticipation. Il faut qu'on puisse récolter de l'algue fraîche pour la mettre en valorisation», a-t-elle précisé.
Dans le cadre de la 16e conférence de coopération régionale Antilles-Guyane qui se tient en Guadeloupe jusqu’au 9 mars, la lutte contre les invasions des algues sera de nouveau abordée ce mercredi 8 mars.