Guadeloupe : Lancement du réseau VIF, pour lutter contre les violences intrafamiliales

Guadeloupe : Lancement du réseau VIF, pour lutter contre les violences intrafamiliales

Les institutions et acteurs de la lutte contre les violences intrafamiliales étaient réunis ce vendredi 3 novembre 2023 à la résidence départementale au Gosier, pour le lancement du Réseau VIF (pour Violences Intrafamiliales) Guadeloupe. Le réseau doit devenir l’outil principal de lutte contre les violences intrafamiliales du territoire, inspiré de son équivalent, le Réseau VIF à La Réunion, crée en 2013.



C’est en présence du président du Conseil départemental, Guy Losbar, de la présidente de la commission Enfance, Jeunesse, Famille du Département, Nadia Negrit, et la coordonnatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer, Justine Benin, qu’a été annoncé le lancement du Réseau VIF Guadeloupe, au Gosier.

Le réseau, composé de tous les partenaires déjà engagé dans la lutte contre les violences intrafamiliales veut fédérer et unir institutions et acteurs autour d’un phénomène devenu l’une des priorités du gouvernement, et qui en Guadeloupe, de l’avis de tous les acteurs, relève de l'urgence. En effet, 1115 cas de violences envers les femmes et au sein de leur famille ont été rélevés en 2020.
Objectif du réseau VIF, unir celles et ceux qui travaillaient indépendamment dans la lutte contre les violences intrafamiliales, sans réelle coordination autre que celle d’agir sur des dossiers communs. Un décloisonnement était nécessaire, selon l’ensemble des acteurs.


Un décloisonnement pour mieux avancer, construire et améliorer la prise en charge des victimes, réaliser une meilleure prévention, mais aussi accompagner les auteurs afin d'éviter les récidives.
Une union, une synergie et un travail global vers un même objectif, c’est la volonté du réseau VIF, dans un contexte de violences enregistrées en hausse, rappelle Eric Maurel, procureur général de la Guadeloupe, au micro de nos confrères de Guadeloupe la 1ere : « Sur les féminicides pour cette année, fort heureusement, il n’y en a pas eu en Guadeloupe, et les autres années, il y avait 2 féminicides par an en Guadeloupe. C’est beaucoup trop bien entendu. Sur les violences faites aux femmes, il est difficile d’extraire des chiffres pour la justice parce que nos identifiants vont des violences physiques, sexuelles, psychologiques, mais aussi économiques. Ce que l’on peut dire par contre, c’est qu’en matière de violences physiques, sexuelles, ou intrafamiliales, la tendance est à la hausse. Alors cette hausse peut vouloir dire 2 choses, ça peut vouloir dire qu’il y a plus de faits, mais ça peut vouloir dire aussi que selon la formule consacrée, la parole s’est libérée, et donc plus de femmes portent plainte ».

Dans son allocution lors de la présentation du réseau, le procureur général de la Guadeloupe, au sujet des disposition réglementaires et de la protection des femmes victimes de violence, évoquait que, « Jamais, et dans peu de matière qui nous concernent tous, on a vu une telle énergie, un tel dynamisme incité par le grenelle des violences conjugales, et un tel déploiement de textes en matière de violences intrafamiliales et de violences faites aux femmes ». 

 

Damien CHAILLOT