Dans un communiqué, la présidente de l’Association des Collectivités et Communes d’Outre-mer (ACCD’OM), Florence Rolland, également maire de La Foa en Nouvelle-Calédonie, fait état de l’ « angoisse » que la crise politique nationale fait peser sur les Outre-mer et leurs élus locaux. « Nous invitons ainsi les dirigeants politiques à réfléchir avec hauteur aux conséquences des décisions qui seront prises dans les jours à venir, pour l’Outre-Mer autant que l’Hexagone ».

Nous le savons, les crises se ressentent plus intensément en Outre-Mer. En effet, notre éloignement et nos situations économiques et sociales font de nos territoires des laboratoires où l’on peut examiner en accéléré les changements de la nation. Les exemples ne manquent pas. Crises des gilets jaunes, crise Covid, crise du pouvoir d’achat, crise identitaire, les Outre-mer vivent tout, plus fort, plus tôt et plus vite.

C’est donc non sans une certaine angoisse que nous observons la crise actuelle, tout en gardant dans notre viseur les crises qui sont propres à nos territoires. Ici, je pense en particulier à Mayotte où les effets de Chido sont toujours visibles et accentuent une crise de l’eau déjà trop marquée, à la Nouvelle-Calédonie où notre économie peine à se relever des émeutes de 2024, ou encore aux Antilles, où le narcotrafic et les problématiques d’accès à l’eau affectent nos populations au quotidien. Économie, santé, social, sécurité, sur tous les plans, nos territoires, déjà fragiles, vont être encore une fois durement impactés par le retard du budget et l’instabilité politique.

Nous saluons d’ailleurs l’attention portée par le Premier ministre démissionnaire au dossier calédonien dans son dernier communiqué de presse, le plaçant dans les priorités de l’État avec le Budget national. Les élus locaux, au plus près des populations, constatent une importante perte de confiance des Français pour nos institutions, conséquence de cette crise qui dure depuis plus d’un an.

L’incertitude grandissante est particulièrement défavorable à quelques mois des municipales, et la multiplication des scrutins électoraux risquent d’augmenter l’absentéisme et le désintérêt des électeurs.

Nous invitons ainsi les dirigeants politiques à réfléchir avec hauteur aux conséquences des décisions qui seront prises dans les jours à venir, pour l’Outre-Mer autant que l’Hexagone. L’intérêt de la Nation, l’intérêt de la population doit être une priorité absolue pour une France plus forte et pour l’unité nationale.

Florence Rolland, maire de La Foa et présidente de l'ACCD'OM