Maersk France a décidé d’arrêter de couvrir les Antilles en décembre 2022. Un coup dur pour le transport maritime dans la région. Un sujet de notre partenaire RCI Martinique.

C’est par une lettre datée de mercredi, 13 juillet, que la direction de la compagnie maritime a informé les professionnels de sa décision de mettre un terme aux rotations entre l’Hexagone et les Antilles.

Mærsk est un grand groupe danois, essentiellement un armateur et un transporteur maritime, mais il est également actif dans les domaines de la construction navale, de la prospection pétrolière et gazière, du commerce de détail, du transport aérien et diverses activités industrielles.

La compagnie a indiqué à ses partenaires antillais que ses engagements commerciaux seront tenus jusqu’au bout, tout en précisant qu’elle sera aux côtés des professionnels pour les accompagner, sans plus de précisions. Bien évidemment, dans un contexte où le marché se remet à peine des crises de ces deux dernières années et fait face à un contexte international tendu, avec pour conséquence une flambée des tarifs, la profession ne cache pas son embarras et ses inquiétudes.

Jean-Claude Florentiny, le président du syndicat martiniquais des transitaires en douane, accuse le coup.  « C'est un coup dur pour la profession, pour le marché, et pour la desserte, dans la mesure où c'est une compagnie de référence. Je rappelle que c'est le numéro un mondial, présent dans tous les ports, et depuis un peu plus de 22 ans sur le marché antillais. Cela veut notamment dire que tout ce qui est lié au cross trade, les dessertes hors Europe, vont être considérablement plus compliquées. C'est une compagnie qui avait un maillage logistique exceptionnel» 

Beaucoup présume que cette annonce est liée à la décision du Groupe CMA CGM d'appliquer une diminution tarifaire du fret pour la totalité des importations qu'il assure dans les Outre-mer. À hauteur de 500 € pour un conteneur de 40 pieds, cette baisse représente entre 10 et 20 % de réduction du taux de fret suivant les destinations.

En attendant toutefois que le groupe danois en dise lui-même davantage sur ses motivations, Jean-Claude Florentiny assure que si Mærsk est un acteur majeur du marché, il n'est pas non plus en situation de monopole.

Par Amingo Thora et Jean-Marc Pulvar pour RCI Martinique